Les trésors de la « Big Mango »

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Je suis tombé sous le charme de la Thaïlande et de sa population accueillante, pétrie de ses traditions ancestrales et de sa culture bouddhiste. J’ai été séduit par son étincelant patrimoine architectural, ses forêts luxuriantes, ses baies somptueuses, ses eaux turquoises et de sa capitale Bangkok. “The Big Mango” est une ville tentaculaire et anarchique, de 14 millions d’habitants, pleine de contrastes saisissants, cosmopolite, trépidante, culturelle et festive. J’ai pris la mesure de son authenticité au fil de l’eau et de son fleuve sacré Chao Praya, dans le labyrinthe de ses khlongs paisibles, où elle dissimule ses marchés flottants et ses temples sacrés, en se donnant un petit air de Venise.

Depuis le cadre reposant de l’Anantara River Side, j’ai embarqué mes enfants Camille et Mathieu dans cette aventure culturelle.

Nous profitons du bateau-navette de l’hôtel qui nous dépose de l’autre côté de la rive à la station Pier Central de Sathorn. De là, nous prenons la lancha-express du Chao Praya en direction du trésor de  Bangkok: les temples de Wat Phra Kaeo et de Wat Pho.  

Nous débarquons vingt minutes plus tard à la station Ta Chang qui dessert le Grand Palais, panthéon royal clinquant et imprégné de spiritualité bouddhiste.

Wat Phra KaeoGrand Palais

Il y a déjà beaucoup de visiteurs venus du monde entier qui déambulent dans le dédale de ces somptueuses bâtisses, pour la plupart inoccupées. Certaines abritent quelques administrations, tel le ministère des finances. Pour autant, je suis saisi par la beauté du lieu, et je me laisse emporter par l’émerveillement devant le monumental chédi scintillant d’or, les pagodes finement décorées chapeautées par des tuiles multicolores lumineuses, et les magnifiques statues dorées émanant de la mythologie hindoue.

Sur le chemin, les démons Yakshas repoussent les mauvais esprits du temple bouddhiste sacré Wat Phra Kaeo.

Il s’agit de l’ancienne résidence royale de la dynastie Chakri. RAMA 1er le fit édifier en 1782 à Bangkok, consacrée nouvelle capitale du royaume, suite à la destruction de Ayutthaya par les birmans. Il y fit transférer du même coup le fameux Bouddha d’émeraude dans le temple sacré Wat Phra Kaeo, construit spécialement pour l’occasion dans l’enceinte du Grand Palais.

Wat Phra Kaeo
Bouddha d’émeraude – Wat Phra Kaeo

Le petit Bouddha en jade vert émeraude, vénéré dans tout le pays, se trouve à l’intérieur du Wat Phra Kaeo.

Cette jolie balade nous dévoile la finesse de l’art architectural du peuple Thaï à travers son histoire mouvementée, en même temps qu’elle suscite le ravissement de mon âme. Nous sommes tellement loin des standards occidentaux !

Le bain de foule ne gâche pas notre plaisir et nous poursuivons la balade jusqu’au temple Wat Pho, à quelques encablures de là.

Ce monastère de 300 moines bouddhistes abrite la plus importante collection de bouddhas du pays, dont le plus grand bouddha couché.

Une merveille dorée de 46 mètres de long symbolisant l’accession de Bouddha au nirvana.

Nous apprenons que le Wat Pho n’est pas seulement le plus ancien temple de Bangkok, mais qu’il est aussi le premier centre d’enseignement thaïlandais. Il abrite notamment une école de médecine traditionnelle dont fait partie son célèbre institut de massage. Malheureusement, nous n’avons pas eu le temps d’en profiter !

Non loin de là, nous pouvons observer de l’autre côté du fleuve le majestueux Wat Arun, le temple de l’aube.

L’architecture khmère de son stupa, qui s’élève à 80 mètres du sol, est sans équivalent dans le royaume.  La vue de son sommet offre un panoramique exceptionnel sur la ville, alors nous allons le voir plus près.

De là, nous prenons le temps d’arpenter les rues pittoresques de la Bangkok historique, le quartier de Kadeejeen et de l’église Santa Cruz.  

Le lendemain, nous partons explorer les khlongs de la Venise siamoise sur une quinzaine de kilomètres dans le quartier de Thonburi. Loin du centre-ville trépidant, nous sommes transportés dans la Bangkok originel.

Devant nos yeux, se déroule  la vie paisible des vrais habitants de BKK, et le temps semble arrêté. De jolies maisons se mélangent avec des taudis, des enfants se rafraîchissent dans une eau saumâtre, des moines bouddhistes se prosternent dans les innombrables temples  qui surplombent le bras du fleuve. 

Au fil de l’eau, nous visitons le Wat Pa Choeng où les gens démunis peuvent manger gracieusement, servis par des moines bouddhistes, locataires du lieu.  Un peu plus loin, nous explorons une ferme qui cultive différentes variétés d’orchidées ( j’apprendrai que la Thaïlande est devenue le premier pays exportateur d’orchidées au monde) et de pandan, une plante tropicale très utilisée dans la cuisine thaïlandaise.

Soudain, une clameur lointaine nous sort de notre léthargie bucolique. En nous rapprochant, je perçois l’effervescence du fameux marché flottant  de Lat Mayom.

Comme tous les dimanches, les habitants du quartier,  de 6 à 77 ans, viennent se retrouver en famille sur le marché pour partager une bonne table. Ce rituel ancestral nous plonge dans une ambiance survoltée de petits restaurants proposant une variété de plats incroyables. Les travées du marché sont investies par une foule bigarrée de gens qui déambulent au milieu des stands de cuisine pour trouver leur bonheur.

Les Thaïlandais adorent manger, et nous mesurons à quel point la cuisine thaïlandaise est à l’image de l’histoire de son peuple. Fondus dans la masse, nous succombons rapidement à ces odeurs saisissantes pour déguster quelques mets savoureux, peu chers et servis avec bienveillance.

Cette immersion dans la vie quotidienne de ces familles locales est un formidable bain de culture où la tradition du vivre ensemble nous saute à la figure. Cela parait si simple de vivre dans la bonne humeur et dans le respect de l’autre.