Après avoir traversé le Queen Elisabeth NP, de Ishasha à Mweya, et le Kibale Forest NP, nous poursuivons l’aventure en direction de Murchinson Falls NP.

Nous retraversons Fort Portal et prenons la route pour Hoima, un trajet de 200 km en trois heures environ. Hoima est une petite ville étape où nous séjournerons au Kontiki Hotel, avant de rallier Murchinson Falls National Park et ses fameuses Chutes du Nil.


Parti de Hoima ce matin à la fraîche et à peine passé l’entrée du Parc National de Murchinson Falls vers 11h, je vais directement contempler le Nil Blanc, du haut de sa plus illustre cascade.

Les grandes cataractes ont toujours suscité mon admiration. Celles de Murchison, que les Ougandais préfèrent appeler chutes de Kabalega, ne font pas exception. Elles ne sont pas aussi spectaculaires que leurs grandes sœurs de Victoria Falls ou d’Iguazu, mais le chant des eaux se brisant sur les rochers et la brume légère qu’elles soulèvent me procurent inexorablement un délassement mystique.


Large d’une cinquantaine de mètres, le Nil s’engouffre dans un goulet de seulement six mètres, puis se fracasse 40 mètres plus bas. Le spectacle des eaux projetées puissamment en contrebas me transporte au point de sentir trembler le sol sous mes pieds. Je m’extasie devant un tel déferlement de beauté et de force.


Plus loin, son cours tranquille rejoint l’immensité du Lac Albert…Je ne suis pas le seul à halluciner…

Je ne suis pas le seul à halluciner…

Je repense à ma conversation animée avec Paul sur les sources du Nil, sur la question de savoir où se trouve exactement l’endroit d’où jaillit le fleuve mythique, élevé au rang de divinité à l’époque des pharaons.

Officiellement, le Nil trouve sa source dans le Lac Victoria au niveau de la petite ville de Jinja en Ouganda. Ce qui fait d’ailleurs la fierté de Paul et de tous les Ougandais ! Mais comme j’aime taquiner le chauffeur-guide le plus sympa de tout l’Ouganda, j’ai osé remettre en cause cette théorie par les arguments suivants : Paul, de quoi est fait le Nil à Jinja ? Des eaux du lac Victoria, n’est-ce pas ? Et par quoi sont alimentées ces eaux ? Par les rivières qui descendent des hauts massifs africains du Kenya, du Tanganyika et du Rwanda. Or celle dont la source est la plus éloignée et qui roule le plus fort volume d’eau est la Kajera, fleuve mère du Rwanda, et l’un de ses affluents les plus lointains c’est la Rukarara. C’est une hypothèse comme une autre que Paul a réfuté en bloc 🙂

Après cette halte rafraichissante, nous filons directement au Nile Safari Lodge où je vais séjourner trois nuits.




Mon périple ougandais m’a permis de découvrir des lodges authentiques, en immersion totale dans la nature sauvage, offrant un bon confort et une bonne qualité de service et de cuisine. Le Nile Safari Lodge en est une parfaite illustration, un petit cran au-dessus. L’endroit est juste incroyable, au bord du Nil et niché dans un écrin de verdure luxuriante. C’est mon coup de cœur « hébergement » en Ouganda, avec la « géode » de Bunyonyi.


J’ai opté pour cette tente safari sur pilotis, du haut de laquelle j’assistais tous les soirs aux chants des hippopotames se prélassant avec délice dans les eaux du Nil. J’étais d’autant plus heureux dans ce petit paradis que je l’avais pour moi tout seul (hasard du calendrier) !

Les bungalows en bois sont décorés dans une ambiance « safari » avec le coin douche ouvert sur l’extérieur. L’éclairage se fait à l’énergie solaire et à la bougie, tandis que l’eau chaude s’obtient grâce à une chaudière fonctionnant au feu de bois. Un employé vient remplir la cuve (que l’on voit sur la photo ci-dessous) d’eau chaude pour les besoins de la douche !

L’emplacement du feu de camp qui est un must en Ouganda, dans tous les lodges.

D’autres petites bêtes hantent les lieux 🙂


Les employés m’ont chouchouté et j’ai même eu droit à des vrais massages (africains bien sûr !) au bord de la piscine. Absolument génial !!


Le lendemain après-midi, je décide d’aller apprécier les chutes du Nil d’en bas. Les croisières partent de Paraa à 9h et à 14h ( 25$ ou 45$ selon le bateau). Nous pouvons prendre le bateau des deux côtés du Nil, ce qui nous évite de prendre le ferry pour aller de l’autre côté de la rive.

En 3h A/R, le bateau remonte paisiblement le courant le long des berges bordées de papyrus, de palmiers, d’acacias et d’une ribambelle d’animaux sauvages.

J’ai la chance de croiser des centaines d’hippopotames, mais aussi des troupeaux d’éléphants, des crocodiles, des buffles et une ribambelle d’oiseaux.



La balade culmine à l’arrivée des impressionnantes chutes de Murchinson qui se jettent du haut d’un canyon d’une cinquantaine de mètres. Un magnifique paysage qui servit de décor naturel au film de John Huston African Queen.

Les chutes de Kabalega tirent leur nom d’un chef Munyoro qui opposa une résistance farouche aux explorateurs européens à la recherche de la source du Nil blanc. A la sortie de la superbe forêt primaire de Budongo, le fleuve se fraie un chemin à travers une gorge étroite et roule ses eaux tumultueuses dans le précipice. Plus loin, son cours devenu tranquille rejoint l’immensité du lac Albert.



Ce matin, je me lève à la fraîche pour attraper le premier bac qui traverse le Nil vers 6h30 pour atteindre la rive Nord, le point de départ de mon premier « Game Drive » à Kabalega. Un superbe lever de soleil m’y attend !



Traversé d’Est en Ouest par le Nil et parcouru par de vastes troupeaux d’antilopes, d’éléphants et de girafes, le Parc National de Murchinson Falls est juste de toute beauté !

Me voilà parti à la rencontre de la faune sauvage dans un parc magnifique, où j’aurai la chance de croiser un clan de lions, de superbes girafes, des éléphants, des buffles, diverses antilopes, des cobes, des bubales de Jackson, des hippos se prélassant dans les eaux du Nil, des singes en pagaille, le fameux bec-en-sabot du Nil, la grue couronnée … et j’en oublie !


La grue royale ou grue couronnée grise est le symbole national de l’Ouganda que l’on retrouve sur le drapeau et les armoiries du pays.








Après 6 heures de traque sur les pistes sinueuses, je vais me détendre au bord de la piscine du Paraa Lodge, avant de reprendre le bac pour la rive sud et rejoindre le Nile Safari Lodge 🙂



