Tikal, la grande cité Maya de la Jungle

Le trajet Lanquin-Coban en mini-bus se fait en deux heures sur une route qui offre un panorama fantastique sur une longue chaîne de montagnes vertes boutonnées de mamelons luxuriants à perte de vue. Plus proche de nous, des collines cultivées de café ou de maïs et des pitons rocheux semblables à leurs « cousins » sud-thaïlandais. Après un stop de 20 minutes à Coban où nous prenons deux nouveaux passagers, nous filons sur Flores. Les deux premières heures sur une route sinueuse de montagne avant de pénétrer la région de Petén dans une jungle épaisse.

Quarante minutes pour manger dans une station-service et 3 heures plus tard, nous atteignons Sayaxche où nous franchissons le Rio Pasion par le bac.

Il nous reste à faire la dernière ligne droite pour Flores (environ 75 km) que nous atteignons vers 17h.

La petite bourgade de Flores se trouvait jadis sur une île, jusqu’à ce qu’elle soit reliée à la ville de Santa Elena par un pont-jetée sur le lac Peten Itza.

Le mini-bus me dépose directement à l’hôtel où je peux jouir d’une belle terrasse pour assister au coucher de soleil sur le lac.

Après une bonne nuit réparatrice, je déambule au petit matin dans le dédale des ruelles pleines de charme, parsemées de maisons en bois et en adobe aux couleurs vives.

Les bars commencent à peine à installer  leurs terrasses, pour la plupart ouvertes sur le lac. Le quartier sort peu à peu de sa torpeur, ainsi que le soleil qui déploie ses premiers rayons lumineux dans un jeu d’ombre et de lumière sur les façades décrépies. Il n’y a pas foule en ce début de mois de décembre et il ne fait pas trop chaud. Je fais le tour du village en 1h, dont le diamètre n’atteint pas 500 mètres de long, et je ne me lasse pas d’apercevoir le lac et les rives habitées qui font face à Flores, au détour de quasiment toutes les rues.

Comme prévu, le shuttle vient nous chercher à l’hôtel vers midi pour ce que je suis venu chercher ici, le fabuleux site maya de Tikal. La route est une longue ligne droite qui traverse une plate forêt sur 65 km, via El Remate. 1h15 plus tard, nous arrivons au Parc National où il faut s’acquitter de 150 Qtz de droit d’entrée. Mais il reste encore 7 km pour atteindre le site de Tikal et le Jungle Lodge, l’hôtel que j’ai choisi pour vivre pleinement l’expérience des vieilles pierres mayas, situé à 50 mètres de l’entrée.

Après le check-in, je pénètre dans le site sacré vers 15h, et me laisse avalé par la jungle dès le chemin principal.

En effet, Tikal est avant tout une magnifique forêt tropicale où l’on peut apercevoir des singes hurleurs et des coatis en pagaille, des chats sauvages, des toucans, des aracaris, et une ribambelle d’oiseaux. Pour le Jaguar, il faudra passer au zoo de Santa Elena !

Un peu d’histoire =) Les archéologues ont trouvé des traces de vie sur le site de Tikal dès 1 000 av JC et les premières constructions importantes datent de 400 av JC. Mais il faut attendre le IIIème siècle ap JC pour que Tikal devienne une ville importante et prospère. Mais en 380, elle est attaquée et défaite par la ville de Teotihuacan située quand même à plus de 1 300 km de là (!!!). Elle n’est cependant pas détruite, la cité mexicaine se contentant de l’annexer, installant au pouvoir un nouveau roi originaire de Teotihuacan. Tikal continue donc son expansion et devient même au Vème siècle la ville la plus importante du monde Maya. La cité comptait alors 120 000 âmes, ce qui est énorme pour l’époque, surtout si loin de la mer.

Tikal a été découverte en 1848, et déclaré Parc National en 1955 mais ce n’est qu’en 1979 que l’UNESCO l’a déclaré « Patrimoine Culturel et Naturel de l’Humanité ». Le Temple V est haut de 57 m. Il arbore un escalier monumental, mais c’est par un escalier échelle que l’on atteint son sommet. On jouit à son sommet d’un vaste panorama sur les temples I et II.

Je déambule au hasard sur les chemins balisés. Et je m’aperçois assez vite que je peux faire plus d’un kilomètre sans voir ni temple, ni âme qui vive. Je n’ai donc pas fini de marcher ! En effet, le site de Tikal est très vaste (16 km2). Je décide donc de faire tranquillement la partie Est cet après-midi, et je ferai le reste demain matin. Et c’est là tout l’intérêt de dormir dans un lodge à l’intérieur du parc !

Gran Plaza est bordée par les Temples I et II, l’Acropolis Central et l’Acropolis Norte. Elle était le centre des cérémonies de la culture Maya. Le Temple I, ou Temple du Grand Jaguar, mesure 47 m de haut sur de 9 étages. C’est certainement l’édifice le plus le plus photographié de Tikal.

Le Temple II, à l’ouest de la Grande Place est connu sous le nom de « Temple des Masques » car l’ensemble du haut de la pyramide représente en fait un visage. Construit en 700 après JC, par le roi « Grand Jaguar », il mesure 38 mètres de haut et servi de tombeau à sa reine.

Au Nord, se trouve l’Acropolis Nord qui servit de nécropole à de nombreux rois. L’acropole est en fait un empilement de temples et de tombes, le nouveau roi construisait un nouveau temple sur le bâtiment précédent créant un empilement un peu anarchique.

Fermant la Grande Place sur son côté sud l’Acropolis Centrale est un labyrinthe architectural de sept cours intérieures sans doute occupées par les familles les plus nobles et les plus riches de la ville.

El Mundo Perdido abrite des Temples construits vers 900 avant JC, avant la Grand Plaza. C’est le complexe le plus ancien de Tikal (d’où son nom), mais l’un des plus récemment fouillé. Le temple pyramide au centre du complexe (35m de haut) était un centre d’astronomie Maya et à chaque point cardinal se trouvent des masques représentant Chac, le dieu de la pluie. Les archéologues ont construit un tunnel à la base de la pyramide et ont découvert pas moins de 4 pyramides sous la structure actuelle, la plus ancienne datant de 700 av JC.

La Place des 7 temples, proche d’El Mundo Perdido, remonte entre 300 et 100 av. JC. On y trouve aussi trois terrains de jeux de balle.  Le complexe Q abrite les pyramides jumelles du centre astronomique de Tikal. Pour les Mayas, le Soleil, la Lune mais aussi Venus étaient des divinités importantes et leurs mouvements dans le ciel étaient des manifestations des Dieux. C’est pour cette raison qu’ils étudièrent l’astronomie et créèrent un calendrier complexe basé sur les mouvements des astres. Les Mayas avaient calculé qu’un cycle de la Lune durait 29,53086 jours alors que les observations modernes montrent 29,53059 (soit à peine 20 secondes d’erreur par cycle…) !!

Après deux journées formidables à déambuler dans la jungle de Tikal, je retourne à Florès. Je prends le bus comme prévu à 11h pour une arrivée vers 12h30. Ma prochaine étape approche : le Belize !