- J’irai marcher sur la lune !
- Rando Sentiers Scout et Augustave
- Milieu de cordée sur la crête des 3 Salazes
Le Piton de la Fournaise est la grande star de la Réunion en même temps que son cœur brûlant. Depuis 500.000 ans, il gronde en moyenne une fois par an sur le flanc Est du Piton des Neiges, son aîné éteint de 2,5 millions d’années. Mais ce volcan très actif a toujours la courtoisie de nous avertir avant de se mettre en colère. C’est la raison pour laquelle il est si facile de partir randonner en toute sécurité à travers les trois caldeiras qui composent son massif d’exception. Un must mondial qui fait la fierté des Réunionnais, à peine égalé par son cousin Hawaïen, et encore !
Lorsque l’on débouche en voiture dans l’amphithéâtre de la plaine des Sables, en provenance de la Maison du Volcan, la magie du lieu opère immédiatement. J’ai l’impression d’avoir été téléporté sur la Lune.
La route de terre sombre file tout droit vers l’infini, pour finalement mourir au milieu des cratères.
La randonnée débute au parking du Pas de Bellecombe. Depuis le belvédère, les panoramas sur l’enclos Fouquet et la face Ouest de la Fournaise sont déjà fantastiques. De l’autre côté, le Piton des Neiges dépasse des remparts entourant le Fond de la Rivière de l’Est.
La courte descente jusqu’au Formica Leo débute à la porte métallique qui interdit l’accès à l’enclos en périodes éruptives. Quelques lacets à hautes marches nous permettent d’atteindre le pied du rempart en moins de 15 minutes. Là, un sentier part sur la gauche en direction du Kapor mais nous filons droit devant, vers le Piton de la Fournaise.
Bien sûr, une petite escalade du Formica Leo s’impose. Ce petit cratère de scories rouges date de 1753 quand même. Peut-être un jour faudra-t-il d’ailleurs en interdire l’accès pour le préserver.
Au Pas des Sables, nous marchons dans ce désert volcanique d’un autre âge. Le paysage est renversant de beauté. La plaine de sable rouge et noir est dénuée de toute végétation.
Les traces de l’activité du volcan sont bien visibles. Le spectacle est absolument prodigieux. Nous longeons toutes sortes de coulées qui se sont échelonnées sur des décennies. Les laves sont très différentes, passant des gratons acérés et fragiles aux laves cordées ou aux puits insondables dans lesquels il ne vaut mieux pas glisser. Parfois, on peut apercevoir des grandes failles et des fumerolles qui jaillissent des entrailles de la terre.
Après une bonne heure de grimpette (1h30) suivie d’une petite descente et d’une nouvelle montée, on arrive au bord du gouffre, à l’observatoire du cratère Dolomieu, à 2215 m d’altitude. Et on essaye de s’imaginer qu’en 2006 la lave avait presque atteint le bord du Dolomieu. Ce sont près de 50 millions de m3, d’une surface de 1000 m sur 700 m qui sont descendus 300 m plus bas, comblant le vide laissé par les laves évacuées.
Le retour au parking se fera par le même sentier. A chacun de nos pas, nous en avons pris plein les mirettes. Cette randonnée facile d’environ 5h Aller/Retour est exceptionnelle !
Un peu plus tard dans la journée, entre Saint-Philippe et Sainte-Rose, nous observons au bord de la route nationale 2 une ancienne coulée de lave qui est venue se jeter dans l’océan. A certains endroits, la couche de lave, toujours fumante, a plus de 60 mètres d’épaisseur.
Je prends conscience que l’île s’agrandit ainsi au rythme des éruptions. En avril 2007, le Piton de la Fournaise a déversé 130 millions de mètres cubes de lave au Sud-Est de la Réunion, édifiant ainsi 45 hectares de terres nouvelles sur l’océan Indien. Six mois de travaux furent nécessaires pour reconstruire la route nationale, coupée sur 1 500 mètres de longueur. Il a fallu attendre que la lave refroidisse suffisamment.
En 2018, nous avons eu la chance de pouvoir observer une coulée de lave une bonne partie de la nuit. Un moment unique qui ne se vit qu’à la Réunion !
Après avoir marché sur la lune et observé une magnifique coulée de lave nocturne, il est temps maintenant d’aller faire un petit tour au-dessus des nuages. Pour cela, il faut se rendre à Cilaos au départ de la randonnée qui va nous mener au sommet du Piton des Neiges pour un « sunrise » inoubliable.
