Sainte Marie île de pirates et de trésors cachés

Après avoir passé une nuit infernale sur la route scabreuse qui relie Tamatave à Soanierana Ivongo, nous débarquons vers 11h dans le petit port de Ambodifotatra, le chef-lieu de Sainte Marie, 16 heures après notre départ de Tamatave la veille ! Tous les passagers sont exténués et heureux d’arriver enfin au paradis.

Comme prévu, Jhenny, un guide local contacté sur Facebook quelques jours plus tôt, m’attend avec le scooter que je vais louer sur la durée de mon séjour (45 000 Ar par jour). Il m’accompagne directement à la station faire de l’essence (25 000 Ar ; 5900 Ar le litre) puis à la baie des forbans où j’ai prévu de manger au restaurant Le Forban qui fait face à l’île aux forbans 😀. Dès la sortie du port, la Taverne des Pirates et le vieux fort (devenu le siège d’une organisation privée non hôtelière) donnent le tempo culturel de l’île !

En chemin, je m’arrête à l’église Saint-Joseph, réputée pour être la plus ancienne église de Madagascar (1859). De là, la vue sur l’îlot Madame et sa magnifique digue est super cool !  

Au fait, pourquoi Sainte Marie porte ce nom ? En 1503, des navigateurs portugais découvrirent l’île le jour de l’Assomption, après avoir échappé à un naufrage, et lui donnèrent donc le nom de Santa Maria en l’honneur de la vierge Marie.

La Digue de l’îlot Madame permet de relier le quartier de Belle Vue à Ambodifotatra sans avoir à naviguer sur la baie des Forbans ou à emprunter la route de la côte sud-est.

Au milieu de la baie des Forbans, face à l’église Saint-Joseph, trône l’îlot des Forbans que j’irai visiter après manger.

Le restaurant Le Galion se trouver au bord de l’eau, de l’autre côté de la baie. Il faut juste emprunter une piste de terre sur la gauche à la sortie de la digue.

De la terrasse, la vue sur l’îlot des Forbans est juste magnifique !

Après manger, je me laisse tenter par la visite du cimetière St Pierre et de l’île aux Forbans (35 000 Ar + 25 000 Ar) dont l’accès se trouve à deux pas du restaurant.

L’île de Sainte-Marie a longtemps été une destination de choix pour les flibustiers sillonnant l’océan Indien. Au XVIIIe siècle, la baie d’Ambodifototra a battu le pavillon noir des pirates durant plusieurs décennies, en étant le port d’attache d’une vingtaine de vaisseaux et le lieu d’habitation d’un millier de forbans. Le cimetière Saint-Pierre en porte témoignage.

Des sources écrites relatent notamment l’installation, à la fin du XVIIe siècle, d’un groupe de flibustiers mené par le tristement célèbre pirate anglais Adam Baldridge dans la baie d’Ambodifototra. Ici, pas de coffres aux trésors enfouis, mais des épaves, des morceaux de porcelaine et d’anciennes traces d’habitation de corsaires. C’est une équipe de fouilles internationale, menée par l’archéologue français Jean Soulat, qui a mis au jour en 2024 les premiers vestiges de ce repaire de pirates, ainsi que plusieurs épaves à quelques dizaines de mètres de la côte. Un trésor d’autant plus spectaculaire que seules huit épaves de pirates sont connues ailleurs dans le monde.

Directement du cimetière, un petit chemin mène à l’embarcation pour l’îlot des Forbans.

L’îlot des Forbans est juste à 5 minutes en pirogue.

Le point de vue en hauteur à 360° sur la baie des Forbans est vraiment prodigieuse.

Il est temps maintenant pour moi de prendre la route du nord-ouest pour mon premier hôtel sur Sainte Marie, le Samaria Lodge (je vous en parle ici). Il faut compter une bonne heure pour faire 30 km et atteindre l’hôtel qui se trouve au niveau du village de Anivorano.