De l’île aux Nattes à Mahambo Beach

Après avoir visité la fabuleuse plage du nord-ouest de l’île (voir mon article sur le sujet) et les trois Piscines Naturelles d’Ambodirano dans le nord-est, je quitte le Samaria Lodge (457 000 Ar les deux nuits en bungalow + 140 000 Ar pour le resto-bar) et je file vers la pointe sud pour rallier mon nouvel hôtel, l’Ecolodge Ravoraha où une cabane perchée m’attend dans un arbre.

Sur le chemin, une pluie fine m’accompagne et j’atteins Ambodifotatra en une heure. Je bois un café à la terrasse d’une boulangerie avant de reprendre la route pour l’Ecolodge Ravoraha, à la pointe sud de l’île.20 minutes plus tard, je checke ma cabane perchée (85 € la nuit p’tit déj inclus) et je profite de mon cocktail de bienvenue.

Un peu plus tard, avec la complicité de la réception, je trouve une pirogue à moteur pour faire le tour de l’île aux Nattes (70 000 Ar) au départ de la plage de l’hôtel. L’objectif est de visiter la dizaine de petits resorts de l’île en vue d’y séjourner dans deux jours.

J’ai à peine le temps de savourer le fait d’avoir le bateau pour moi tout seul, et de pouvoir m’arrêter où je veux, qu’il se met à pleuvoir ! 🙄 Je sais que c’est raté pour les photos mais en même temps c’est cool de naviguer sous la pluie.

Je commence par l’est de l’île où je débarque sur la plage de La Buvette (120 000 Ar un bungalow pour 2 personnes), tenue par Létitia qui m’offre l’apéro. Les bungalows et l’ambiance sont sympas mais je trouve la plage limite pour la baignade. J’enchaîne chez Monique (170 000 Ar pour une chambre double pas terrible) où il y a une super plage, selon moi la plus engageante de l’île pour la baignade (eau cristalline sans algues ni oursins, ce qui est rare dans les parages !). L’hôtel La Robinsonnade, que j’avais repéré en ligne pour sa cabane dans l’arbre, est malheureusement fermé. La baignade sur les plages du sud et de la côte ouest ne me parait pas optimales pour les raisons évoquées précédemment et les hôtels y sont beaucoup plus chers (Le Maningory par exemple (297 000 Ar le bungalow en première ligne sur la plage).

Deux heures plus tard, je suis de retour sur la plage du Ravoraha pour profiter pleinement de ma cabane perchée et du coucher de soleil qui s’annonce. Au final, je choisis La Buvette pour séjourner prochainement sur l’île aux Nattes.

Deux jours plus tard donc, je rends le scooter et j’attrape un tuk-tuk pour la pointe sud (5000 Ar), d’où partent habituellement les pirogues pour l’île aux Nattes. Le point d’embarcation se trouve à environ 1 kilomètre du Ravoraha et on peut facilement y aller à pied par la plage.

A la fin du goudron, une piste de sable cabossée longe l’aéroport et la mer pour atteindre le point d’embarcation.

De là, une courte traversée de 5 minutes en pirogue suffit pour passer de l’autre côté, on pourrait même y aller à la nage. Je négocie la pirogue pour aller directement à La Buvette (10 000 Ar).

L’île aux Nattes est un grand jardin tropical d’environ 3 km2, amarrée à Sainte Marie. On y vient pour vivre une robinsonnade, sans voiture, sans urbanisme et sans pollution (juste quelques scooters discrets). C’est l’endroit parfait pour se déconnecter de la réalité l’espace de quelques jours.

L’origine du nom proviendrait d’un bois, le “nato”, qui était autrefois utilisé pour la construction des navires. Il a aujourd’hui complètement disparu de l’île. On pourrait penser aussi que le nom est en relation avec les belles nattes que tressent les femmes de l’île, grâce aux feuilles de Pandanus.

Alors que nous naviguons en direction de La Buvette, je suis inspiré par un ponton et une cabane sur l’eau, que je n’avais pas remarqués lors du repérage, deux jours plus tôt. Je demande au piroguier de m’y déposer et je suis accueilli par Mylène et la femme de Tity qui terminent de me convaincre de poser l’ancre ici, Chez Tity. Je prends possession de la petite cabane sur l’eau pour seulement 40 000 Ar la nuit.

L’endroit est vraiment magique et quasi désert. Il se trouve juste à côté de Baboo Village (peu inspirant), du point d’embarcation et à 10 minutes à pied de Agniribe, le village principal de l’île qui abrite notamment la fameuse Maison Blanche.

Après un bon poisson grillé sur ma petite terrasse sur l’eau, j’enchaine avec un tour de l’île à pied cette fois-ci. La péninsule faisant environ 2 km de long sur 1 km de large, il faut compter trois heures pour en faire le tour tranquillement. 

Une végétation tropicale luxuriante se dévoile le long des petits sentiers de l’île. Cocotiers, manguiers, raphias, pandanus, et même quelques variétés d’orchidées rares et endémiques, foisonnent sur l’île.

Je traverse Agniribe pour trouver le chemin de la Maison Blanche. Les villageois y vendent du pain frais, des beignets sucrés et salés, des fruits et des légumes, des spécialités au manioc, au coco, des fritures. Le tout présenté sur les étalages avec d’autres gourmandises locales. De petites gargotes et boutiques proposent des produits artisanaux, de l’huile de coco, de l’ylang-ylang, des paniers en raphia, des broderies, des bracelets, des épices et d’autres curiosités.

Le village est entouré de rizières disséminées à l’intérieur des terres. Comme hors du temps, rythmé de ses mœurs et de ses coutumes traditionnelles, ses habitants : des pêcheurs, des agriculteurs, des artisans et des petits commerçants vivent des produits de la mer, de la terre et du tourisme.

La Maison Blanche est en fait une maison d’hôtes (4 chambres + snack-bar) située sur la colline du village et qui permet de profiter de magnifiques vues sur l’île aux Nattes et ses alentours.

Plus au sud, au niveau du village d’Andropano, le phare Blévec, connu pour être un des plus vieux phares de Madagascar (1914), offre une vue impressionnante sur le lagon et ses dégradés de bleus turquoises.

Deux heures plus tard, je retrouve mon petit paradis !

Le lendemain soir, je fais connaissance avec Philippe, skipper d’une vedette rapide qui fait la navette entre Sainte Marie et Mahambo (agence Bisous Be). Nous discutons notamment de la météo et il m’informe qu’elle est préoccupante pour les jours qui arrivent. Mon retour prévu deux jours plus tard sur Tamatave est compromis. Si je ne veux pas rater mon vol, j’ai intérêt à rentrer dès demain matin ! 

Il repart à vide demain matin sur Mahambo, le petit village où il est basé, à 80 km de Tamatave, et il me propose gentiment de m’y débarquer pour 70 000 Ar (au lieu de 175 000 Ar). Je n’hésite pas longtemps à saisir cette opportunité et à me résoudre à écourter mon séjour sur l’île aux Nattes. En plus, je serai le seul passager d’une vedette rapide qui va deux fois plus vite que les bateaux touristiques de El Condor et Maeva Express, ça ne se refuse pas ! La traversée ne dure que 2h15 avec lui contre 5 à 6h avec les autres.

Le lendemain matin, nous embarquons du petit ponton de chez Tity et nous prenons la mer vers 10h pour Mahambo.

Comme prévu, la traversée de 55 km ne dure que 2h15. Nous débarquons vers 12h30 sur la plage de l’hôtel La Pirogue où Philippe m’avait gentiment réservé un bungalow sur la plage (90 000 Ar la nuitée) juste avant de quitter l’île aux Nattes ce matin.

Mahambo est un petit village perdu dans la pampa, entre Foulpointe (30 km) et Fénérive Est (15 km). La plage s’étend sur des kilomètres de sable bordés par un lagon permettant une baignade sans risque, ce qui attire visiblement quelques vacanciers de Tamatave et de Tana. L’ambiance est douce et familiale sur la plage principale. Dès qu’on s’éloigne un peu, on tombe sur des criques vierges et désertes à perte de vue. C’est un endroit plaisant où il fait bon se ressourcer. J’ai vraiment kiffé !

Pour rejoindre la RN5, il y a une unique piste de sable qui part de la plage sur environ 1,5 km. De nombreux pousse-pousse font la navette mais je ne vois aucun tuk-tuk. J’apprendrai plus tard qu’il n’y a qu’un seul tuk-tuk pour tout Mahambo et il est stationné sur la RN5.

Après mon formidable mini séjour à La Pirogue, je rejoins de bon matin « le goudron » au niveau du dispensaire afin d’attraper un taxi-brousse pour Tamatave.

J’ai de la chance, je n’ai pas eu à attendre une plombe. Au bout de 10 minutes, je saute dans un taxi-brousse bondé et je m’installe comme je peux.

Au bout de 4h30 de route pénible, il faut bien le dire, je retrouve Tamatave et l’hôtel Neptune avec plaisir.