Après avoir goûté à la fabuleuse île de Sainte Marie en août dernier, je reviens sur Tamatave en ce mois de mai 2025 pour me lancer dans une croisière bucolique le long du canal des Pangalanes qui relie Toamasina à ANKANIN’NY NOFY, l’autre pépite de la côte-Est malgache.

RDV ce matin au port fluvial de Toamasina à 8h15 avec Nadia, la cuisinière du Nid Ankanin’ny Nofy Lodge, accompagnée de son mari et de ses 2 enfants qui profitent de l’occasion pour aller passer quelques jours en brousse. Départ à 9h15 pour une traversée probable de 3h30.



Pour me rendre à Ankanin’ny Nofy (environ 60 km de Tamatave), j’ai opté pour le transfert en bateau négocié avec Nid Ankanin’ny Nofy Lodge : 600 000 Ar au lieu des 800 000 Ar proposés par les trois autres hôtels sur place et les agences locales comme Tongasoa Tour Tamatave.



Initialement, ce canal artificiel reliait sur plus de 700 km Foulpointe à Farafangana sur la côte orientale malgache. Mais aujourd’hui les tronçons Tamatave-Foulpointe au nord et Manajary-Farafangana au sud ne sont plus navigables.




Au départ de Tamatave, le canal est relativement étroit jusqu’à l’embouchure du fleuve Ivondro à un tiers du parcours. Au fil de l’eau, les pêcheurs en pirogue et les radeaux de transport remplies de bois, de noix de coco, de poisson et de bananes forment un authentique ballet à observer sans relâche.






La nature qui m’enveloppe est exceptionnelle, fidèle au caractère unique de la biodiversité malgache. A commencer par le palmier Ravinala et l’arbre du voyageur qui défient la mangrove et les imposantes fougères arborescentes.



A partir de l’embouchure du fleuve Ivondro, le canal s’élargit pour se transformer en une immense mer intérieure où ça tangue pas mal.

En fait, le canal des Pangalanes s’étire de Tamatave à Mananjary dans une succession de lacs, de lagunes et de rivières qui défient l’océan et la forêt. Ça me rappelle un peu l’Amazonie.



Vers 12h30, juste après le village d’Andranokoditra, nous débarquons sur la plage du Nid Ankanin’ny Nofy Lodge qui borde l’immense lac Ampitabe et qui constitue la porte d’entrée de Ankani’ny Nofy. Le lieu est enchanteur et il porte bien son nom : « Nid des rêves ». Le lac est ceinturé de plages de sable blanc, c’est magnifique.





Je mets les pieds sous la table pour déguster un excellent poisson accompagné de riz blanc + œuf mimosa + rougaille tomates + piment + crêpes au nutella (le tout 50 000 Ar). Mon bungalow est spartiate et l’électricité, donc l’eau chaude, est rationnée de 17h à 23h seulement. Il dispose d’une terrasse qui donne directement sur la plage, face à la mer d’huile. 110 000 Ar la nuitée sans le p’tit déj, c’est cher pour ce que c’est, mais c’est le prix à payer pour jouir de ce petit paradis. Pour autant, je trouve que les prix du restaurant sont vraiment abusés, du simple au double par rapport à Tamatave, alors je négocie avec Odon une entrée + plat à 30 000 Ar. Ça passe 😅

Après manger, Odon, le responsable du lieu, me propose de visiter le petit village d’Andranokoditra, à 10 minutes en bateau de là (10 000 Ar). On peut aussi y aller à pied en traversant la forêt puis en prenant une pirogue pour 4000 Ar. J’ai vite fait mon choix 😋





Le village d’Andranokoditra est niché sur un minuscule bout de terre entre Canal des Pangalanes et Océan Indien. On passe de l’un à l’autre en marchant 200 mètres max. Côté canal, les gens se baignent, se lavent et nettoient le linge ; côté océan, les pêcheurs luttent dans leur pirogue pour franchir la barrière de vagues violentes avant de partir en chasse de poissons. Ils rentrent vers midi épuisés !






Une voie ferrée traverse le village en longeant la plage. Apparemment, un train fait la liaison tous les jeudis entre Tamatave et Moramanga, avec un stop à Andranokoditra. Mais le retour n’est que le mercredi, donc il faut rester une semaine sur place ou alors prendre le bateau au retour, ce qui est une bonne option. Il faut compter 2 ou 3 heures de trajet.






Il y a aussi une discothèque qui fonctionne pour les grandes occasions.


Andranokoditra est l’une des attractions du coin et le point de départ des circuits de randonnée dans la réserve expérimentale de Vohibola.

Ce matin, je vais visiter la réserve du Palmarium de l’autre côté du lac, à 10 minutes en bateau (15 000 Ar)





L’Hôtel Palmarium est dissimulé dans un parc botanique et zoologique de 50 hectares qui porte le même nom. Les bungalows surplombent le lac, emmitouflés dans la forêt, avec des vues incroyables. Les guides sont là pour accueillir les quelques visiteurs de la journée.




Départ de la balade vers 9h depuis le bar de l’Hôtel Palmarium. L’accès se paie 25 000 Ar (entrée gratuite pour les clients de l’hôtel).






Je tombe d’entrée de jeu sur des lémuriens Variegatas assez peu farouches. En effet, la Réserve naturelle Palmarium abrite 6 espèces de lémuriens, dont le fameux Indri que je croiserai un peu plus tard.









Le parc abrite de nombreux trésors botaniques : ananas de la forêt, orchidées (dont la vanille bien sûr), plantes carnivores et de nombreux palmiers endémiques parmi les plus beaux de Madagascar, dont l’arbre du voyageur bien sûr.



Au cours de cette belle balade, je tombe sur le fameux Indri (ou Babakoto pour les intimes), le plus grand lémurien du monde, qui n’est pas facilement observable d’habitude.




Le guide me montre les fameuses plantes carnivores qui adorent piéger les insectes.


Après 2 heures de petite randonnée, je reprends le bateau pour me rendre au petit village de Panakary, tout proche. L’objectif est de trouver une petite colline d’où l’on peut jouir d’un point de vue sur le lac Ampitabe avec l’océan juste derrière.




De là haut, on aperçoit effectivement un rayon d’océan pardessus le lac mais ça ne donnait pas vraiment sur les photos. De l’autre côté, en revanche, on peut observer le petit village de Ampahantany, relié à Panakary par un canal qui s’enfonce dans la mangrove et qui forme au loin comme un grand lac au milieu de la forêt, au bord duquel il serait possible de croiser des crocodiles parait-il !



Sur la rive nord du lac Ampitabe, derrière mon Lodge, s’étend la réserve Vohibola de 2.344 ha, gérée par l’ONG l’Homme et l’Environnement (MATE). Elle abrite notamment le lémurien Sifaka (non observable au Palmarium) dans l’une des dernières forêts côtières de Madagascar.

Retour ce matin sur Tamatave, départ à 8h45.





Les pièges à poissons (« vono » pour les intimes) pullulent dans le canal des Pangalanes qui est très riche en poissons, crevettes et crabes parait-il ! Ils sont immergés durant toute la nuit puis remontés au petit jour pour la collecte.




Je prends le temps d’admirer à nouveau cette superbe formation lacustre. Tout autour de moi, les bateaux taxi–brousse, les pêcheurs en pirogue et les radeaux de transport de bananes et de fruits exotiques sont omniprésents.




Aux 2/3 de la traversée, nous atteignons l’embouchure du fleuve Ivongo et un peu plus loin les petits villages de Tapakala-Ambodisaina où l’on s’adonne à la vannerie, au tissage de filets de pêches et à la fabrication de cannelle. D’ailleurs, une forte odeur de cannelle ravit mes papilles.




En moins de trois heures (2h50), nous rallions le port fluvial de Tamatave.

Après avoir débarqué, j’avais prévu de manger à la Brasserie de la Gare des Manguiers mais le restaurant est en réfection et devrait rouvrir en juin. Alors, je redescends l’avenue de l’Indépendance depuis l’Hôtel de ville et fais quelques courses au Score avant de reprendre mes aises au 71 boulevard Joffre, mon AirBnb chez Mme Lalao.
