Je me suis lancé en juillet 2025 dans un road-trip de 8 jours sur les pistes côtières qui relient Tuléar à Fort Dauphin, un périple aventureux d’environ 850 km en 4/4 avec chauffeur qui a démarré à Anakao (voir la première étape ici), s’est poursuivi dans la région de Lavanono (voir la deuxième étape ici) jusqu’à sa destination finale.


Nous arrivons à Fort Dauphin à 16h30 en provenance de Ambovombe et nous entamons la tournée des hôtels. Les plus en vue sont complets. Il ne reste qu’une suite à 265000 Ar au kaleta mais l’endroit n’est pas accueillant. Finalement nous trouvons un bungalow super sympa au Nepenthes hôtel avec tout le confort et endroit charmant pour seulement 61000 Ar la nuitée. Je signe pour 7 nuits.



Il nous reste une journée de location de 4/4 et il fait super beau ce matin, tout est ok pour découvrir la magnifique baie de Lokaro.


Située à 35 km au nord de Fort dauphin, la baie de Lokaro est une merveille de la nature. Nous y accédons par la RN 12 sur 20 km et ça roule pas mal, puis par une piste chaotique qui passe par le village de Evatraha (1 heure de route).

On arrive à Evatraha près d’un lac abritant une petite île. Le mont Evatraha, qu’il est possible de grimper facilement, surplombe la magnifique baie de Lokaro et les canaux qui rejoignent la mer. La Pointe Evatraha est observable au loin depuis le port de Fort Dauphin.


Après Evatraha, la piste continue et 20 minutes plus tard nous arrivons au terminus, sur la large langue de sable qui relie l’immense plage de Lokaro à un îlot sauvage et selon la marée à un autre îlot abritant un hôtel apparemment. Le site est juste fantastique de beauté ! Voir la vidéo ici : https://youtu.be/59scD75UIQo












Le site est juste fantastique de beauté ! En plus, des habitants du coin nous proposent des poissons, des crabes, des huitres et des noix de coco à boire à la paille. On ne se fait pas prier et pour 50000 Ar on se fait un repas de ouf face à la mer et dans un décorum spectaculaire.







Après manger, nous décidons de faire une balade à pied jusqu’au village de Evatraha, les chauffeurs nous y attendront. Escortés par un guide local (15000 Ar), nous longeons la magnifique plage de Lokaro avant de traverser un massif rocheux de toute beauté jusqu’au village de Evatraha.

Les rochers plats et arrondis donnent un petit air des Seychelles à la Baie de Lokaro.



Sur le chemin, les panoramas sont à couper le souffle. Nous surplombons les magnifiques criques sauvages dont le scintillement turquoise pique les yeux. Dans ce paysage minéral pousse une végétation particulière : les « népenthès », plantes carnivores, les palmiers pandanus, les pervenches de Madagascar, à fleurs roses, depuis longtemps utilisées contre la leucémie dans les labos occidentaux, et bien d’autres variétés de plantes grasses toutes plus bizarres les unes que les autres…


Au bout d’1h20 de marche tranquille, nous retrouvons Fidy au centre du village d’Evatraha et nous rentrons tranquillement sur Fort Dauphin, riches de cette formidable expérience.

Il fait très beau ce matin. Je file au marché de Tanambao qui s’étend sur l’avenue Maréchal Foch et ses rues adjacentes. Boutiques sommaires et gargotes s’y déploient dans le brouha des gens et des tuk-tuks, j’adore l’ambiance des marchés à Madagascar. Ici on peut trouver tout ce qui se mange (fruits, légumes, arachides, riz, volailles, viande de zébu), des produits électroniques et des fringues. Au niveau de la pharmacie kamasser, je trouve un super salon de coiffure pour me rafraîchir les cheveux. Non loin de là et à deux pas de l’hôtel, je vais au minuscule marché artisanal de Fort Dauphin où je déniche des pierres sympas de jaspe jaune et œil du tigre, mes préférées de Madagascar.



Puis je vais me balader sur la place de l’hôtel de ville d’où l’on peut accéder au Fort Flacourt. Le musée est fermé mais je prends de belles photos du vieux port français et de Grande Plage.






Pour la petite histoire, Fort-Dauphin est une ancienne colonie française fondée en 1643. Un fort y fut construit, du nom du gouverneur de Madagascar Étienne de Flacourt (1648-1655) afin de protéger le comptoir commercial qui devint ensuite la plus importante place des comptoirs français. Ce comptoir reçut le nom de Fort–Dauphin en l’honneur du fils du roi de France, le futur Roi Soleil Louis XIV. Cette présence étrangère fut tolérée par les Antanosy jusqu’au massacre perpétré par ces derniers des colons français du 27 août 1674. Les survivants, après un long périple, s’installèrent à l’île Bourbon (île de La Réunion) et constituèrent un apport essentiel au peuplement de celle-ci, encore très limité à l’époque.




De là je marche tranquillement jusqu’à Libanona Beach via la Anse Monseigneur.






Libanona Beach est une jolie plage nichée dans une petite baie protégée du vent et des grosses vagues. Elle est investie par de nombreuses gargotes qui proposent poissons et crustacés à déguster sur le sable.






Puis nous allons déjeuner au Talinjoo qui surplombe Libanona Beach. On y mange très bien pour 100000 Ar à deux. L’hôtel Lavasoa est juste à côté et il a vraiment de belles vues plongeantes sur la plage, ce qui est moins le cas du Talinjoo.



Le temps n’est pas terrible et il y a beaucoup de vent, on rentre à l’hôtel se mettre au chaud. Le lendemain, nous marcherons le long des plages de Faux Cap et de Ankoba Beach où nous déjeunerons dans un des très bons restaurants de la ville : l’Arrivage. Juste à côté, nous testerons par la suite Chez Bernard, de très bonne facture également.





Le lendemain, il fait beau et il y a peu de vent, alors on se laisse tenter par Julien, un guide qui traine à l’hôtel, pour faire l’ascension du Pic Saint-Louis (16000 Ar pour l’aller et le retour en bajaj + 50000 Ar pour le guide).

Le point de départ est à dix minutes de l’hôtel et du centre-ville en prenant la RN 12 vers Evatraha puis une piste qui part à gauche au niveau de la SIMFOR. En chemin, on achète une bouteille d’eau, des cacas de pigeons et des bananes.


Au programme, montée par l’Est au sommet qui culmine à 529 m (1h20) puis descente vers l’ouest (2h). On démarre la montée à 10h. Le bajaj nous récupère de l’autre côté à l’arrivée.




Le Mont Saint Louis domine la cité de Fort Dauphin. La montée par la face Est s’avère très raide mais heureusement courte. Au bout de 20 minutes, on atteint le premier plateau mais il faut encore marcher une heure pour atteindre le sommet et sa récompense.


L’Anse Dauphine s’étend vers le Nord sur une quinzaine de kilomètres jusqu’au petit village de Evatraha.

Les nuages ne sont pas là et nous avons la chance de jouir de paysages incroyables. En plus, il n’y a pas de vent et il ne fait pas trop chaud pour faire la grimpette, le temps est vraiment idéal pour cette randonnée.


Au sommet, il est jubilatoire d’observer les blocs de granit tout autour de nous, Fort Dauphin dans son écrin parsemé de lacs, l’anse Dauphine qui se déploie vers le Nord, l’immense plage d’Ankoba qui s’étire vers le Sud jusqu’au port de la ville et même un petit bout de Libanona Beach en zoomant un peu. C’est juste splendide !




Après ce magnifique spectacle, il est temps d’amorcer la descente vers l’ouest qui commence par une partie périlleuse avant de se lancer sur une longue crête ondulée et plus douce puis une nouvelle descente un peu raide avant d’arriver au milieu de petites rizières à quelques encâblures de l’arrivée proche de la route où nous attend le bajaj de ce matin.






Au loin, les baies qui ceinturent la ville donnent des airs de requin-marteau à Fort Dauphin.


Nous atteignons la route à 14h. Le bajaj est au RDV et nous retournons manger à l’excellent restaurant l’Arrivage qui sert 24/24 et 7/7, ce qui n’est pas le cas de Chez Bernard qui a refusé de nous servir pour cause d’arrivée tardive (15h).

Situé à 7 km au nord de Fort-Dauphin, sur la route d’Evatraha, nous allons visiter ce matin la réserve de Nahampoana, à 30 minutes de bajaj. Un lieu de découverte sympa où il est possible de croiser quatre espèces de lémuriens au milieu d’une végétation luxuriante !




Nous marchons sous une allée couverte de bambous qui forment un tunnel végétal puis nous arrivons au pavillon d’administration qui est l’ancienne demeure du créateur français du parc. On remarque l’état parfait d’entretien des espaces verts. Côté restaurant, une grande clairière entourée d’arbres magnifiques, pourvue de tables et bancs en bois permettant de se restaurer ou de faire un pique-nique. Il est possible de dormir ici dans des chambres tout confort.



Nous commençons la visite par la botanique, avec l’observation des différentes espèces d’arbres de forêt humide, le manguier, le cerisier du Brésil, l’arbre à piment dont les feuilles contiennent la quadruple saveur de girofle, cannelle, poivre et gingembre, le camphrier, les litchis dont les lémuriens du parc sont les premiers servis, le ficus, le flamboyant, l’Araucarias de Nouvelle Calédonie, vieux de plus de 100 ans, le bambou géant venu de Birmanie, l’eucalyptus d’Australie, l’arbre du voyageur et tant d’autres encore.


Des petits cris se font entendre et l’on découvre, jouant dans les arbres, toute une famille de lémuriens » Propithèques de Verreaux » au poil blanc, visage et oreilles noirs. Dans cette espèce, c’est la femelle qui conduit le groupe.





Un peu plus tard, nous tombons sur un groupe de « Maki Catta » reconnaissables à leur longue queue striée de blanc et de noir. Ils sont super joueurs et nous passerons un bon moment avec eux. En revanche, nous n’aurons pas la chance de voir aujourd’hui le lémur à ventre roux ainsi que l’hapalémur Bambou qui sont plus craintifs que les autres et qui se laissent donc difficilement approcher.





Au cours de la visite, nous faisons un p’tit tour en barque à fond plat, conduite par deux rameurs sur un canal qui serpente sous une végétation luxuriante. Nous observons un lézard d’eau qui se dore au soleil, assez balaise le bougre, et de superbes « oreilles d’éléphants » qui trônent au-dessus de l’eau. Ces grandes feuilles en forme de cœur produisent des fleurs blanches de type anthurium.


La « cathédrale de Bambous » produit des effets de lumière très sympas.

Après deux heures de visite, nous retournons à Fort Dauphin manger Chez Bernard (80000 Ar à deux), un super resto qui surplombe Ankoba Beach, juste à côté de l’Arrivage. Le filet de thon était à tomber ainsi que le gratin de pommes de terre et les légumes sautés à croquer.
Notre fantastique voyage dans le Sud Sud de Madagascar s’achève demain matin avec un vol intérieur qui nous ramènera à Tana. Fort Dauphin restera dans mon cœur. Encerclée par l’océan, les contreforts verdoyants d’Anosy et du Pic Saint-Louis, cette petite ville se donne des airs de bout du monde comme il n’en existe plus sur la planète. J’ai vraiment adoré la semaine que je viens de passer ici et je sais déjà que je reviendrai bientôt. ♥♥