De Tamatave à Soanierana-Ivongo

En ce bel après-midi d’hiver austral, mon avion se pose sur la piste de l’aéroport de Tamatave vers 15h40, en provenance de la Réunion. A la sortie, je me fais harponner par les taxi-drivers comme d’habitude et je négocie finalement une course en trois temps pour 50 000 Ar. Je me rends d’abord au bon endroit pour changer 700 € en ariarys (4700 Ar pour un euro au lieu de 4000 à l’aéroport). Ensuite, je dois visiter les principaux opérateurs de transport pour Sainte Marie, ma prochaine destination, car je n’ai encore rien réservé et je ne suis pas sûr d’avoir de la place. Heureusement, ils sont tous localisés à côté de la gare routière et pas trop éloignés les uns des autres. Enfin, le taxi me déposera à l’hôtel Joffre.

Pour se rendre à Sainte Marie depuis Tamatave, ce n’est pas si simple. El Condor (départ et arrivée bateau à Mahambo) et Pride Express (Foulpointe) ne partent pas tous les jours, et les bateaux se remplissent rapidement, donc il faut être très souple sur ses dates de départ et de retour. Et cela d’autant plus que les départs de bateau sont tributaires de la météo. Il est fréquent que les bateaux restent à quai à la dernière minute pour cause de mauvais temps.

Le jour de mon arrivée, Pride Express a des problèmes de bateau donc ils ne partent pas avant dimanche, et El Condor ne part pas avant vendredi (départ à 4h du matin devant leur bureau ; 344 000 Ar l’A/R). Avec ce dernier, il faut compter 4 heures de taxi-brousse jusqu’à Mahambo puis 4 à 5h de bateau pour atteindre Sainte Marie. Les bureaux de Cap Ste Marie sont fermés et je zappe Melissa Express. Finalement, je choisis le départ le plus tôt avec Gasikara Be (100 000 Ar l’aller qui comprend le trajet par la route Tamatave-Soanierana Ivongo puis la navigation pour Sainte Marie).

Je prends mes aises à l’hôtel où je suis agréablement accueilli par Georgina qui me conseille d’aller manger ce soir chez El Barco, à deux pas de là.

Un peu plus tard, je m’installe au EL BARCO où je vais déguster un délicieux porc au caramel + une caipi + une bière + une excellente banane flambée, le tout pour 55 000 Ar.

Avant de partir à Sainte Marie, j’ai une petite journée pour découvrir Tamatave où je vais me perdre sur le front de mer à deux pas de l’hôtel.

Tamatave est la plus grande agglomération de Madagascar après celle de Tana, et une ville cosmopolite où la quasi-totalité des ethnies de Madagascar sont représentées, même si l’ethnie Betsimisaraka reste dominante dans la région.

Le front de mer est l’endroit le plus fréquenté de Toamasina dès la fin de l’après-midi jusque tard dans la nuit. Les gens s’y rencontrent fortuitement et les petits commerçants se massent sur la promenade, installés sur des caisses, tables basses et muret. Des stands bien structurés proposent brochettes de zébus et de poulet, fruits, noix de coco … Sans oublier les inévitables vendeurs d’objets contrefaits divers (lunettes de soleil, montres, bijoux, …) qui font partie du décor. Personne n’échappe à l’odeur agréable de barbecue, laquelle donne immédiatement envie. La bière nationale THB y coule à flots.

En revanche, le matin et en journée, le bord est pratiquement vide contrairement à la plage située en contre-bas. Pourtant, il n’est pas question de baignade dans la mesure où les requins rôdent dans les parages. Les gens se contentent ainsi de contempler la mer avec les grands navires  et le port comme toile de fond.

Je finis par prendre un pousse-pousse pour aller manger au Darafify, un restaurant réputé sur la route de l’aéroport et proche du Victoria. C’est un peu excentré et accessible par une piste de sable d’un bon km, ce qui dissuade les tuk-tuks de traîner par ici (ou alors il faudra débourser 30 000 Ar pour les convaincre !)

Je déguste un camembert pané + un crabe farci + une bière + un café, le tout pour 65 000 Ar.

Après manger, je vais faire un tour dans le quartier des Manguiers en passant par l’avenue de l’indépendance.

La gare des Manguiers se trouve juste derrière l’Hôtel de Ville.

Non loin de là et du boulevard Joffre, je passe au Bazar Be, le marché artisanal de la ville avec ses articles de souvenirs et autres produits locaux. Tout autour le quartier est sympa avec quelques boutiques de fringues et d’appareils électroniques.

Vers 16H45, il est temps de retourner au bureau de Gasikara Be pour le grand départ vers Soanierana Ivongo et Sainte Marie.

On décolle à 18h40, le van 18 places est bondé. J’ai négocié avec Flavien la place à côté du chauffeur. 30 minutes pour sortir de la ville, 3 heures pour atteindre la Gargote des Jumeaux à Antaratasy (10 km avant Foulpointe) et faire seulement 40 km. La route est scabreuse. J’ai l’impression qu’elle a été bombardée, tous les 50 mètres, le bus s’élance sur un champ de mines, c’est l’hallu !

30 minutes pour se restaurer, 30 minutes pour arriver à Foulpointe que nous traversons, il est déjà 22h50. Nous avalons en 1h30 les 27 km qui nous avancent sur Mahambo. La route est toujours un calvaire. Jusque-là, nous avons parcouru 5h30 pour faire 80 km. Trois heures plus tard, nous arrivons enfin à Soanierana Ivongo à 3h15 du matin. Les 80 derniers km à partir de Mahambo furent beaucoup plus rapides néanmoins.

Mais ce n’est pas fini ! Le bateau pour Sainte Marie ne part qu’à 8h. Nous passons donc le reste de la nuit dans le bus à attendre le petit jour, en essayant de dormir comme on peut. Vers 4h, des silhouettes s’agitent dans la nuit. Les étals prennent forme peu à peu dans la rue principale qui aboutit au petit port d’où va bientôt partir le bac pour les villages du nord.

Le temps de chargement du bateau 62 places me semble infini et nous prenons finalement la mer à 9h pour 2h de traversée. Les bateaux ne partent que le matin car la mer est trop agitée l’a-m. Le bateau est tellement lourd de passagers et de marchandises qu’il avance super lentement d’où la durée de la traversée.

Vers 11h, nous débarquons crevés dans le petit port de Ambodifotatra, le chef-lieu de Sainte Marie et l’endroit le plus animé de l’île (voir mon article sur Sainte Marie).