Après notre petite immersion dans le marché de Meo Vac, nous reprenons la route vers 11h30 en direction de Bao Lac, en passant par le col de To Du et à proximité de l’un des plus hauts sommets du Geopark (1900m). La passe marque la fin des paysages karstiques de Dong Van pour rejoindre 25 km plus bas la rivière Nhiêm et les vallées rizicoles des populations Tay notamment.


Petite marche d’une heure au milieu des rizières à la rencontre d’une maisonnée Tay où nous serons là encore reçus avec une tasse de thé vert et une grande gentillesse.

Les hameaux séculaires des riziculteurs Tay se distinguent par de grandes maisonnées sur pilotis aux tuiles traditionnelles.


Camille tape la conversation avec la maîtresse du lieu et avec Nam qui fait l’interprète.


Au point de confluence de la rivière Nhiêm et du fleuve Gâm, traversée de ce dernier et remontée de sa vallée pendant 30 km jusqu’à Bao Lac, petite ville de la province de Cao Bang que nous atteignons vers 14h.


Nous arrivons au village de Khuoi Khon vers 15h30, situé à 12 km de Bao Lac sur la route de Cao Bang. Depuis la route principale, une piste assez raide de 4 km nous mène au fond d’un vallon oublié, sous un massif escarpé, où 58 familles LOLO Noirs mènent une vie autarcique selon des règles ancestrales. Jadis nomades, ils ont fui la Chine au 18è siècle, et sont devenus peu à peu sédentaires en privilégiant la forêt.





Au bout de la montée, nous sommes accueillis par Mr Phuong. Sa maison sur pilotis offre une vue plongeante jusqu’au fond de la vallée et ses rizières en terrasses. Mr Phuong y habite avec son épouse et ses deux enfants qui sont actuellement sur Bao Lac pour la semaine.

L’ethnie LOLO est originaire du Yunnan en Chine. Dans les mouvements migratoires vers le Sud des 15ème et 18ème siècles, une partie de cette population est venue s’installer dans le Haut Tonkin. Leur communauté au Vietnam se compose de près de 4000 individus vivant dans de profondes vallées des districts montagneux de Dong Van, de Meo Vac, et de Bao Lac. Ils vivent en hameaux dans des maisons sur pilotis construites dans des endroits hauts et secs, surplombant les vallées.

Camille prend ses marques dans sa nouvelle demeure. Comme toutes les maisons LOLO, celle de Phung est aménagée sur un même plan et sur deux niveaux : la partie au sol est réservée aux animaux d’élevage (bœufs, chevaux, porcs, volailles) et au stockage des outils de travail. L’étage est réservé à la vie de famille.

Le haut est un grand espace ouvert, dépourvu de meubles (ni chaise, ni table…), avec son traditionnel autel des esprits et un coin feu de bois. Un peu à l’écart, on trouve également deux chambres séparées.

Nous donnons volontiers un coup de main à la cuisine en contribuant au repas du soir ! Nos hôtes ne parlent ni anglais ni français, mais heureusement notre guide francophone Nam fait l’interprète et nous permet de comrendre Phung et sa femme.



Après un bon petit repas à base de riz blanc, de légumes, de porc et de poulet, il est temps pour Camille de s’endormir dans la fraîcheur de la nuit !


Le lendemain à l’aube, Phung nous conduit sur les hauteurs du village le long d’un chemin escarpé, pour aller chercher de gros rondins de bois qui serviront à alimenter le feu, et donc à chauffer les chaumières et à cuisiner.







Puis détente dans le village pour découvrir le quotidien des habitants. Ce n’est pas la saison du binage, sarclage, repiquage ou moisson, alors nous donnons un coup de main pour disposer dans les rizières investies d’herbes folles à cette période de l’année des petites bottes de paille qui seront brûlées par la suite pour rendre la parcelle à nouveau fertile.



Après-midi scooter dans la région de Bao Lac. Nous traversons des hameaux Hmongs en admirant des panoramas uniques sur de profondes vallées, où les LOLO pratiquent la culture sur brûlis. Nous visitons un autre village Lolo à l’identique de celui de Khuoi Khon. De retour au village, nous suivons des femmes et enfants, des bergères et leurs buffles revenant des champs.


