Rivière céleste à Semuc Champey

Ce petit bout de paradis se mérite ! Car le trajet pour y parvenir depuis Antigua est une épopée. Le départ est prévu à 8h de l’hôtel à Antigua, mais c’est sans compter le ramassage de tous les voyageurs pour remplir le shuttle. Au final, le minivan bondé de 15 personnes quitte Antigua à 9h et file sur Guatemala City pour aller chercher deux autres personnes. Enfin, vers 10H30, nous prenons la route de Coban.

Les paysages sont un peu monotones jusqu’au village de Tulumajelo, à partir duquel on traverse des forêts magnifiques sur une route de petite montagne, sous une pluie fine persistante et dans une brume épaisse. Après deux arrêts rapides, nous arrivons à Coban dans un restaurant imposé pour un stop de 40 minutes. On repart à 16h00 pour Lanquin visé à 52 km. Il nous faudra quand même 2h15, toujours sous la pluie, pour les avaler sur une route goudronnée sinueuse, absolument splendide, qui serpente dans la montagne forestière, découpée en mamelons anarchiques luxuriants ou cultivés de café et de maïs. Les dix derniers km sur une piste de terre  pourrie, qui s’enfonce dans la jungle, sont interminables ! 

On atteint finalement Lanquin à la tombée de la nuit vers 18h30, et toujours sous la pluie. Ce village est vraiment paumé dans la nature et loin de tout. Mais la galère n’est pas finie, il reste encore 10 km pour rallier l’hôtel El Portal. Le pick-up qui fait la navette démarre au bout d’une heure et je me retrouve à l’arrière avec deux jeunes touristes. La piste est en très mauvais état et la montée parfois très raide. Nous sommes obligés de rester debout et bien cramponnés car ballotés comme du bétail. Nous arrivons finalement au El Portal à 20h.

Le El Portal est un véritable havre de paix, niché dans une oasis de verdure luxuriante, au bord du Rio Cahabon. Confort minimum mais bonnes sensations !

L’entrée du Parc Naturel de Semuc Champey se trouve à seulement 150 mètres de l’hôtel. A 250 m d’altitude, il ne fait pas très chaud en ce début de matinée, mais très humide ! Je m’acquitte du droit d’entrée de 50 Qtz et m’élance sur le chemin principal, enfoui dans une jungle magnifique.

Plusieurs sentiers balisés parcourent le site. Certains longent la rivière encaissée dans Le canyons alors que d’autres grimpent au sommet d’une colline. Je choisis un sentier qui mène au point de vue appelé « Mirador« . La montée est très raide mais pas très longue, et au bout de 20 minutes d’efforts, la vue est grandiose sur les piscines naturelles, dont le bleu turquoise tranche avec les vertes parois rocheuses.

Le Rio Cahabon transperce la forêt tropicale en petites cascades qui forment à certains endroits des vasques calcaires. De mon promontoire, elles m’apparaissent comme une mosaïque étincelante de piscines naturelles disséminées dans la jungle.

Je ne me lasse pas d’admirer ce spectacle grisant.

Un peu plus tard, je vais goûter cette eau divine. Et ce qui est génial, c’est de pouvoir traverser les vasques sans se tremper tout en ayant l’impression d’être dans l’eau.