Ilha Grande, la plage en mode randonnée

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En revenant de Foz et des fabuleuses chutes d’Iguazu, j’avais envie de faire l’expérience rafraîchissante d’une île pas comme les autres : Ilha Grande. A peine débarqué à l’aéroport de Rio, je décide de prendre directement un taxi pour la gare routière de Rodaviaraia Novo Rio d’où j’attrape un bus pour CONCEIÇÃO DO JACAREI. 130 km et 2h30 plus tard, je descends à Jacarei sur le bord de la route, un peu perdu dans la pampa. Et il ne me reste plus qu’à traverser la rue pour atteindre la plage et la jetée à gauche où je suis rapidement alpagué par un jeune vendeur de ticket pour un bateau « flexiboat » qui fait la navette toutes les 30min avec Ilha Grande que j’aperçois là-bas de l’autre côté de la mer.

20 minutes plus tard, je débarque à Abraao la porte d’entrée et le centre névralgique de l’île.

Depuis l’embarcadère de Vila do Abraao, je suis déjà saisi par la beauté de cette île montagneuse, complètement investie par la forêt tropicale. Et j’aperçois, tout là-haut, le Pico do Papagaio, qui protège toute l’île du haut de ses 987 mètres.

Pico do Papagaio

Abraao est un petit village de pêcheurs qui croule sous les cocotiers et les palmiers. Ici, pas de routes, uniquement des chemins de terre interdits aux voitures où les piétons sont rois.

Pas mal de visiteurs, essentiellement brésiliens, se pressent dans les petites ruelles bordées de maisonnettes en bois brinquebalantes et colorées, dont la plupart sont devenues des pousadas.

Après un breakfast salvateur au Colibri Resort, je m’attaque dès 9h30 aux treks 10&11 (7km) pour atteindre la plage de Lopes Mendes, une des plus belles du monde parait-il. Je m’élance sur le sentier qui démarre à l’extrémité Est de la plage d’Abraao et qui s’élève rapidement au cœur de la forêt primaire, en longeant les baies splendides du nord-est de l’île.

Ilha Grande est réputée pour ses belles randonnées-nature qui mènent le plus souvent à une plage magnifique. Et nul besoin de guide pour se lancer sur les sentiers de la jungle ! 16 randonnées sont balisées à partir d’Abraao, dont quelques-unes sont assez difficiles car la pente est souvent raide ! C’est quasiment le seul moyen de se rendre sur les différentes plages de l’île. Sinon, il faut prendre un bateau, mais ça coûte relativement cher, et on se retrouve tributaire des touristes.

Je confirme que la pente est assez coriace car il faut enjamber dans la montée de nombreuses racines et lianes qui jonchent le sol. Les 45 premières minutes sont éprouvantes jusqu’aux superbes plages de Brava et Las Palmas.

Praia Brava

Praia Brava est un petit havre de paix niché dans une minuscule crique truffée de palmiers et de plantes grasses. J’ai l’impression de me trouver dans un repaire de Robinson. En plus, une pousada et son bar de plage, enfouis dans la forêt, sommeillent au bord de l’eau. Je ne résiste pas à la tentation de m’attabler, les pieds dans le sable, à l’ombre de grands arbres qui plongent leurs feuilles immenses dans l’océan.

Je me sens bien dans cet endroit, mais je suis encore loin de Lopes Mendes et je me remets en marche sur le sentier escarpé. A 5 minutes de là, je traverse la jolie plage de Las Palmas et son charmant village de pêcheurs. Là encore, une carte postale de paradis perdu : une magnifique baie bleue sertie du vert émeraude de la forêt primaire !

Praia Las Palmas

Je poursuis mon chemin de jungle, devenu plus facile, en gardant à l’esprit que la forêt est habitée par une faune sauvage exceptionnelle que j’entends mais que je ne vois pas, y compris des petits cobras venimeux. Après 25 minutes de marche tranquille, j’atteins les magnifiques plages de Mangues et Pouso. C’est de Praia Pouso que part le bateau vers 17h pour rentrer à Abraao.

Praia Mangues
Praia Pouso

Ici, la baie est un peu plus large et parsemée de goélettes qui sillonnent les eaux bleues. La forêt primaire semble littéralement plonger dans la mer et le sable blanc crisse sous mes pieds. A l’extrémité de la plage, de larges rochers blancs invitent à des acrobaties dans l’eau.

Il me reste encore 15 minutes de marche au milieu d’un sentier sinueux pour atteindre le graal : Lopes Mendes.

Une anse de sable blanc immense, baignée par des eaux turquoise et bordée par la forêt tropicale, s’ouvre brusquement devant mes yeux éblouis !

Il suffit de marcher un peu sur la plage pour se sentir seul au monde et profiter de ce paysage grandiose où le temps semble s’être arrêté ! Ici, pas de restaurant, ni bar, ni pousada, seule la nature sauvage s’offre à moi.

Finalement, je renonce au bateau pour revenir à Abraao et fais le retour à pieds pour profiter pleinement de cette magnifique randonnée et surtout m’arrêter à nouveau sur ma plage préférée de Praia Brava pour siroter une bonne petite « caipi » accompagnée de délicieuses crevettes rosées. Le top ! 

Le lendemain, je me décide pour un tour de l’île en fast-boat qui prévoit un stop « snorkeling » dans les endroits les plus réputés comme Praia do Sul, Lagoa Azul et Lagoa Verde.

Même si Praia do Sul, Lagoa Azul et Lagoa Verde valent le coup d’œil, le tour en fast-boat n’est franchement pas indispensable pour qui a déjà fait les treks 10 & 11.

Le 12 juillet au matin, il est temps pour moi de quitter mon île. Un fast-boat m’attend à 9h30 pour retourner à Conceiçao de Jacarei d’où je vais attraper mon bus de 10h30 pour Rio. Il est presque vide et avale les 130 km en deux heures seulement jusqu’à la gare routière. Ce qui me laisse le temps de louer les services d’un taxi pour faire la montée sur China Vista, puis celle de Dona Marta et le trajet pour l’aéroport d’où je m’envolerai en début de soirée pour Belem, la porte de l’Amazonie et le point d’orgue de mon fabuleux voyage au Brésil.