- La Havane déglinguée mais si douce et charmeuse
- Sur la route des mogotes et du cigare
- La belle Trinidad et Cayo Santa Maria
Ce matin, je démarre un road-trip qui va traverser la grande île jusqu’à Trinidad, en passant par Playa Larga et Cienfuegos, avant de me détendre sur la plage de sable blanc de Cayo Santa Maria qui fait face aux Bahamas.

Au départ de la Havane, nous avalons en 2 heures les 175 km qui nous séparent de Playa Larga où Erich, le chauffeur-guide, me fait découvrir une pépite de restaurant, chez Don Alexis, unique à Cuba parait-il.

Ce petit paladar est caché dans le village de Palpite, juste avant d’arriver à Playa Larga.


Sur place, il n’y a pas vraiment de menu. Le chef cuisine en fonction de ses envies, de la pêche du jour et de ce qu’il a dans le frigo 🙂 A l’arrivée, on nous sert de l’araignée de mer, des gambas, de la langouste et de de la viande succulente. Le tout cuisiné sous nos yeux à la plancha. Un festin de ouf, je me suis régalé.

En plus, l’ambiance est super agréable et les mojitos d’Alexis sont exceptionnellement bien dosés.



Après une telle expérience gastronomique, rien de mieux qu’un bain de mer « eau turquoise », juste à la sortie de Playa Larga en direction de Cienfuegos. Suivi d’un bain d’eau douce dans une piscine naturelle de 80 mètres de profondeur. Le pied !





De-là, il nous reste 120 km à parcourir en 1h30 pour atteindre Cienfuegos et la casa particular réservée par téléphone juste avant de quitter La Havane (sur le conseil de Erich).

Cienfuegos est une ville-étape sans grand intérêt mais disposant quand même de quelques charmes 🙂






Au final, je suis reçu chez une vieille dame super sympa qui m’invitera à sa table le soir-même.



Le lendemain matin, nous reprenons la route pour Trinidad, le joyau du riche passé colonial de Cuba situé à 90km de Cienfuegos et que nous atteignons 1h30 plus tard.



Il faut un laisser passer pour entrer en voiture dans le centre historique de Trinidad. C’est donc à pieds que je vais tenter de trouver la Casa particular de Liliana (Hostal Lili).

La Casa de Liliana n’est pas clairement indiquée, il faut juste retenir le n°27 d’une petite rue calme et à deux pas de la Plaza Mayor. Derrière l’immense porte bleue en bois se cache une superbe maison coloniale du XVIIIème siècle.

La pièce principale, haute de plafond, est un véritable musée où tout retrace l’histoire du riche passé colonial de la cité, meubles, objets et manuscrits d’époque. J’aurai même droit au dîner aux chandelles avec de la vaisselle en porcelaine, des couverts en argent et des verres en Baccarat.




Il suffit d’une balade facile dans le vieux centre historique, articulé autour de la Plaza Mayor, pour prendre la mesure des belles demeures coloniales, hautes en couleurs, préservées des guerres d’indépendance et superbement rénovées en 2014.





La Plaza Mayor est le poumon de la ville, animée par un orchestre chaque soir à ciel ouvert. On y retrouve notamment un joli parc arboré et l’imposante église Santisima.








Au Café Don Pepe, j’ai testé la Canchánchara, le cocktail incontournable à Trinidad, jus de citron vert, sirop de miel et rhum blanc, servi traditionnellement dans une tasse en terre cuite.




La bâtisse jaune de l’Antiguo Convento de San Francisco de Asis abrite le musée national de la lutte contre les bandits. Mais c’est surtout le super endroit pour prendre des photos depuis son clocher. Les panoramas sur la ville y sont magnifiques.


Trinidad et la vallée de Los Ingenios sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988. J’aime me balader dans le dédale de ses ruelles pavées, de ses demeures coloniales et de ses églises qui confèrent à cette ville « musée » une atmosphère particulière.





Depuis le clocher de Antiguo Convento de San Francisco de Asis, j’aperçois la tour carrée du Palacio Cantero. Et visiblement son toit-terrasse est accessible pour prendre des jolies photos panoramiques. J’en suis ravi 🙂

Je n’ai pas traîné pour me rendre à la tour carrée du Palacio Cantero. Il abrite le Musée municipal de Trinidad dans une très belle demeure baroque avec un joli patio.



Du toit-terrasse j’appréhende la Sierra del Escambray qui ceinture Trinidad, ainsi que l’ouverture de la cité sur la mer des Caraïbes toute proche. Et surtout, c’est l’endroit idéal pour prendre « The Photo » du clocher de Antiguo Convento de San Francisco de Asis et de la Plaza Mayor.



Je me suis rendu en bagnole (cette fois-ci) sur les plages à proximité de Trinidad, et je dois dire qu’elles ne sont pas terribles. Playa la Bocca est sale, Playa Grand Caribe est un peu plus sympa avec un bar en terrasse, et Playa Ancon en fin de journée, mais pas encore le top.



Située à 15 km de Trinidad, la Torre Manaca de Iznaga trône au cœur de la Vallée de Los Ingenios, la vallée de la canne à sucre et des sucreries. L’industrie sucrière y prit son envol au 18ème siècle. A l’époque, on dénombrait une cinquantaine de sucreries et plus de 11000 esclaves.







La plupart des sites classés sont aujourd’hui à l’état de ruine mais certains ont pu être préservés. Comme cette tour de sept étages et 45 m de hauteur, construite en 1816, qui servait à la surveillance des esclaves dans les champs de cannes. Son sommet me gratifie d’un superbe panorama sur le massif de l’Escambray.






Ce matin, je reprends la route pour ma dernière étape à Cuba : le sable blanc et la mer turquoise de Cayo Santa Maria, de l’autre côté de l’île, face aux Bahamas, et à environ 230 km et 4 heures de route de Trinidad.

120 km et 2h plus tard, nous traversons la mythique ville de Santa Clara. Une ville toute entière consacrée à la mémoire du Commandante Che Guevara

Santa Clara est rentrée dans l’histoire le 29 décembre 1958 lorsque 18 hommes en armes ont fait dérailler un train blindé transportant 350 soldats à destination de La Havane. Ce train devait donner un deuxième souffle au dictateur Batista. A la tête du groupe de révolutionnaires, un argentin nommé Ernesto Che Guevara, qui deviendra un héros national à Cuba. La bataille de Santa Clara symbolisa la première grande défaite du dictateur Batista et consacra l’irrésistible ascension de Fidel Castro vers le pouvoir.




Le Mausolée de Santa Clara abrite la dépouille mortelle du Che qui a été inhumée solennellement en 1997. Le musée présente des photos, des lettres et des vêtement du célèbre Commandante.

Mort en Bolivie en 1967, « El Che » est devenu culte dans le monde entier pour ses multiples engagements en faveur des opprimés.


On trouve une autre curiosité à Santa Clara qui se visite vite : « el monumento a la toma del tren blindado« , une reconstitution de la scène du déraillement du train par un sculpteur du coin, José Delarra, qui a utilisé les wagons d’origine.



Mais il est temps de reprendre la route pour Cayo Santa Maria, environ 115 km à parcourir via Remedios que nous traversons 44 km et 47 minutes plus tard. Et puis, à partir de la ville côtière de Caibarien, il y a ce pont hallucinant à fleur d’eau, le Pedraplen, qui traverse la mer sur 48 km, oui j’ai bien écrit 48 km !

Une folie de Fidel Castro afin de développer le tourisme dans cette région. 10 ans de travail pour construire cette autoroute sur la mer des Caraïbes avec tout ce que cela implique pour l’écosystème… Mais j’avoue que c’est spectaculaire quand même 🙂

Cayo Santa Maria est une petite île d’à peine 16 km de long sur 2 km de large située dans la Bahia de Buena Vista. Avec ses deux copines, Cayo Las Brujas et Cayo Ensenachos, elles forment ensemble los Cayos de Villa Clara, très prisées par les familles cubaines qui ont les moyens de se les payer ou qui ont la chance d’être subventionnées par le régime pour partir en vacances…










C’est vrai que les plages de sable blanc sur fond de mer turquoise sont au top. Mais je n’ai pas eu de coup de cœur pour le Resort Melia Cayo Santa Maria, confortable mais sans charme. Il est vrai que je ne suis pas un adepte de ce type d’hôtels aux formules “all inclusive”. Malheureusement, il n’y a pas d’autre solution d’hébergement sur le Cayo. Et d’ailleurs, l’accès au Pedraplen est impossible sans réservation dans ce type de Resort !