La piste côtière de Morondave à Tuléar

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Après avoir exploré la région sacrée de Menabe, nous sommes revenus sur Morondava nous détendre dans une petite cabane posée sur la plage de l’hôtel Cheval Blanc. Au lendemain d’une nuit réparatrice, nous poursuivons l’aventure malgache par une journée-raid sur la piste côtière du Capricorne, pour rejoindre Morombe d’une traite, via Manja

Départ 9h après le ravitaillement en carburant et en produits frais. Nous renonçons à passer par Belo sur Mer afin de rallier Manja plus rapidement (5h30 de trajet au lieu de 8h !). On quitte progressivement la vie civilisée sur une piste très sauvage à travers des couloirs forestiers semi-désertiques.

Au fil de cette piste pittoresque : des passages à gué, une savane abondante et traversée de zones salines. Et puis on traverse la plaine de Mangoky bordée de Baobabs au travers d’un paysage de savane, de champs de cotons et de rizières. Pas moins de 4 péages de brousse pour 25000Ar environ dont un sévère de 15000Ar. C’est assez énervant de payer pour une piste complètement défoncée au milieu de nulle part !!!!

Nous arrivons vers 17h30 et à la nuit tombée au bac de Bevoay au bout de 245 Km. Il nous faut traverser  la rivière Mangoky mais l’endroit est désert et nous apercevons le bac immobilisé de l’autre côté de la rive où se trouve un petit village visiblement endormi.

Tandis que nous nous résignions à dormir dans la voiture et au milieu de nulle part en profitant d’un magnifique coucher de soleil, une agitation humaine semble opérer autour du bac. De loin, on ne voit pas grand-chose mais on entend le moteur démarrer. Nous sommes sauvés !

Mais il nous reste encore 75 Km à parcourir en pleine nuit pour atteindre Morombe. Certes, nous quittons le sable pour retrouver le goudron, mais la RN9 s’avère bien défoncée quand même 🤪. Nous ferons 2h30 de route pour arriver péniblement à notre hôtel vers 20h45. Exténués, nous prenons directement nos quartiers, sans demander nos restes !

11h de route pour avaler les 320 km qui séparent Morondave de Morombe : c’est le prix à payer pour rejoindre le point de départ de la piste Saphir, qui longe un merveilleux lagon, l’un des plus grands et des plus beaux du monde, le troisième parait-il !

En plus, le coucher de soleil est incroyable 😜

Nous passons la nuit dans un bungalow simple et confortable, face à la mer.

Mais pour admirer le fabuleux lagon turquoise et son littoral de dunes blanches, il nous reste à atteindre le petit village d’Andavadoaka, à 50 km plus au sud. Et pour cela, nous nous lançons sur la fantastique piste des Baobabs qui relie Morombe à Andavadoaka.

Initialement, nous avions prévu de faire une petite boucle pour aller voir le baobab sacré de Andobiry, à 35 km environ de l’hôtel, et le bord du lac Lotry, le seul de la région. Mais finalement nous y renonçons à cause de l’état de la piste qui y mène. En plus, il parait que les villageois du coin collectent sauvagement 20000Ar de droit de visite par personne…

La piste des Baobabs trace son sillon dans le sable rouge d’une immense forêt de baobabs uniques au monde, et d’épineux à cure-dents (arbres pieuvre). Seules les charrettes à zébu l’empruntent quotidiennement, laissant sur leurs passages de profondes ornières qui compliquent la conduite du 4/4. Heureusement, Rudolph est un expert en la matière. Il se joue habilement du sable et des pierres anguleuses ramollis par une température extérieure de 38°.

Nous traversons quelques villages provisoires et une immense mangrove sèche, le territoire des gros crabes rouges qui se dorent au soleil sur le bord de la piste. Le paysage aride et désertique dévoile également des champs de joncs et de cannes à sucre.

Et puis, au km 41, une petite clairière de baobabs fony s’offre à nous pour notre plus grand plaisir. On s’y arrête une bonne ½ heure pour admirer ces merveilles de la nature, dont un immense que nous avons pu escalader : un pur moment de bonheur.

10 km plus loin, nous arrivons au Laguna Blue Resort vers midi, et nous sommes gratifiés de notre première vue sur ce fabuleux lagon turquoise que nous attendions avec enthousiasme. L’hôtel est tout proche du village d’Andavadoaka que nous n’avons pas traversé en arrivant.

Nous sommes super bien accueillis par Ernesto et Emmanuella les gérants italiens du lieu. Et nous succombons sans mal à la succulente carbonara préparée par le chef Ernesto. Visiblement, les clients se font rares dans cette région reculée et très difficilement accessible de Madagascar. Nous sommes seuls au bout du monde.

A partir d’Andavadoaka, se déploient le fabuleux lagon turquoise et son littoral de dunes blanches, sur une centaine de km, jusqu’à la petite station balnéaire d’Ifaty (27 km au nord de Tuléar) : voir l’article dédié.