Sada la fière et Chiconi la festive de la côte ouest

Blog Mayotte
Show More Posts

En arrivant à Sada par le sud, non loin de Tahiti plage, nous jouissons de la plus belle vue du mont Choungui, le second plus haut sommet de l’île après celui de Bénara. Déjà, la magie opère…

A l’instar de toutes les petites villes de Mayotte, les bâtisses du cœur historique de Sada ne sont pas des plus glamours. Son urbanisation qui avance à tous petits pas est marquée par une forte prégnance de l’habitat indigne et des quartiers précaires. Mais il y règne une atmosphère indéfinissable, une douceur de vivre à l’africaine, loin du tumulte de Mamoudzou.

On se déplace à pieds en empruntant les quelques escaliers qui sillonnent la cité du haut de la colline jusqu’à la plage. Il n’y a pas grand chose à visiter si ce n’est le petit centre artisanal où quelques femmes tissent les fameux chapeaux de Sada.

Le charme de Sada s’insinue dans son écrin de verdure et de couleurs turquoise. Construite à flanc de colline, les maisons inachevées semblent dévaler la pente jusqu’à la plage, hypnotisées par l’îlot sacré.

La légende raconte que l’endroit est habité par les Djinns et que jadis, on y exilait les fous.

À première vue, l’îlot de Sada semble inaccessible. Mais la mer s’écarte miraculeusement toutes les deux semaines lors des grandes marées basses. Alors, petits et grands sautent sur l’occasion pour atteindre à pieds l’énorme rocher.

La plage principale de Sada n’est pas très engageante et la baignade y est fortement déconseillée d’un point de vue sanitaire. En revanche, la plage confidentielle de Mtsangamtiti est assez sympa. On peut s’y baigner et c’est le point de départ idéal, à marée basse, pour accéder à l’îlot sacré.

La plage de Mtsangamtiti

Sada la musulmane est fière de sa descendance. Ici, de nombreuses familles s’énorgueillissent de leur lignée avec les Sharifs, les premiers prophètes arabes venus islamiser l’île.

Pour la petite histoire, l’île « hippocampe » a subi durant plus de 10 siècles des influences africaines, orientales, indiennes, européennes et malgaches. Les premiers habitants arrivés d’Afrique et de Madagascar se sont implantés au 8ème siècle dans l’archipel des Comores. Au 9ème siècle, des marchands arabes ont créé les premiers comptoirs commerciaux et introduit avec eux l’islam dans l’île. A partir du 13ème siècle, l’île est de nouveau sous la coupe des clans venus de la côte swahilie et sudarabique, puis au 16ème siècle, des sultanats sont établis sur l’île. A l’époque des invasions malgaches, Adriantsouli, un ancien roi Sakalave converti à l’islam, s’autoproclame sultan de l’île, avant de la céder à la France le 25 avril 1841.

De ma terrasse, j’ai la chance de profiter d’une vue extatique sur la baie de Chiconi.

Vue de la baie de Chiconi depuis Sada

Face à Sada, de l’autre côté de la baie, s’étend la petite ville de Chiconi où la majorité des habitants est d’origine malgache.

Vue du pain de sucre de Sada depuis Chiconi

Depuis Chiconi, j’aperçois de l’autre côté de la baie ma maison perchée au sommet de la colline. Devinez laquelle ! (photo du dessus).

A Chiconi, les gens s’identifient à leur langue originelle, le kibushi, plus peut-être qu’au shimaore, même s’ils se considèrent avant tout comme des Mahorais.

Le petit port de pêche de Chiconi
La place du marché de Chiconi

Un coucher de soleil dont Mayotte a le secret !

Chiconi, c’est aussi le food-truck de Madar sur la plage de Sohoa. Un spot snack sympa pour manger des grillades de poisson ou de poulet et se taper des samoussas face à un magnifique sunrise…

Madar dans son camion snack

Quelques pirogues à balanciers, des habitants accueillants, une plage animée le week-end, populaire et familiale, on aime Sohoa pour ça.

La plage de Sohoa
La plage de Sohoa (chez Madar)