J’irai dormir à Iranja

C’est la cinquième fois que je débarque à Nosy Iranja, un îlot de rêve au large de Nosy Be. Mais cette fois-ci, je compte y passer trois nuits, loin du tumulte et des sollicitations. Comme d’habitude, le départ est opéré vers 8h30 au niveau du bureau de Nazaire, sur la plage de Ambatoloaka.

1h30 de traversée plus tard, je débarque toujours avec jubilation sur l’immense tombolo de sable blanc qui serpente dans le lagon turquoise.

Ce tombolo lumineux relie deux petites îles : Iranja Be (la plus grande) qui abrite un petit village de pêcheurs et Iranja Kelly (la plus petite) ouverte à la balade moyennant quelques milliers d’ariarys. Il reste immergé quasiment toute la journée, jusqu’à 15h30 environ.

Iranja est visitée quotidiennement par de nombreux touristes, envoyés le plus souvent par les hôtels de Nosy Be. Les bateaux font l’aller/retour dans la journée. Ils débarquent leurs passagers sur la langue de sable vers 10h et repartent à 14h30 pour les ramener à Ambatoloaka. Ainsi, très peu de gens passent la nuit sur l’îlot, pour mon plus grand bonheur😉.

Il existe deux moyens d’hébergement sur Iranja : face à la langue de sable, un resort pour les riches, le Zahir Lodge, 360€ la nuit pour un couple et pour un bungalow tout simple (sans climatisation ni eau chaude) et de l’autre côté de l’île, un campement presque confidentiel, chez Olivia, à 15 balles la nuit. J’ai choisi mon camp !

D’ailleurs, il est temps pour moi de rejoindre ma tanière. Pour cela, je dois traverser le village de pêcheurs et marcher quelques centaines de mètres vers le sud. Bien sûr, il n’y a pas de voitures ici, ni motos, ni vélos, tout se fait à pied.

15 minutes plus tard, j’arrive à destination. Chez Olivia, c’est l’esprit d’un camping tropical hors du temps, posé sur une des plus belles plages du monde, et à bonne distance de l’endroit où débarquent tous les touristes en journée. A chaque fois que je viens ici, il n’y a vraiment pas foule et j’ai souvent le sentiment d’avoir le lieu pour moi tout seul, ou presque.

Le campement est composé d’une dizaine de tentes « ravenalisées », équipées d’un vrai matelas. Il n’y a pas d’électricité à l’intérieur, les sanitaires sont à l’extérieur et le confort est spartiate, mais on s’y fait !

Bien sûr, on boit et on mange sur place, matin, midi et soir, et c’est bon : poisson grillé, brochettes de zébu ou de crevettes, riz coco et légumes sautés, bananes, mangues et café.

Iranja est aussi un sanctuaire protégé pour les tortues. J’ai la chance d’en observer une sortir de l’eau depuis mon bungalow.

Mieux encore, le soir même après le dîner, j’ai pu en admirer une autre (ou peut-être la même) pondre sa progéniture dans un immense trou dans le sable, à 200 m du campement : un spectacle super émouvant.

La fin de journée est le moment que je préfère. Le calme devient absolu et la luminosité est incroyable.

La température de l’eau m’invite en permanence à la baignade, y compris à la tombée de la nuit où j’adore contempler la descente du soleil par delà l’horizon.

Le lendemain matin, après le p’tit déj, je décide de faire le tour de l’île en « freestyle ». Non loin du campement par la plage, je déniche un court passage qui m’amène directement sur une autre plage, diamétralement opposée.

Je passe de la côte est à la côte ouest en 20 secondes ! De là, je remonte vers le nord.

Dans ma progression, je réalise que ma petite rando est plus compliquée que prévu. La végétation est dense, il n’y a pas vraiment de sentier et encore moins d’indication. Je navigue à vue.

A certains endroits, la vue sur le lagon est vraiment incroyable, d’un côté comme de l’autre !

Finalement, au bout de 40 minutes de crapahut, j’aperçois le phare de Iranja Be, qui se trouve à la pointe nord de l’île. J’ai fait le plus dur, la côte sauvage et chaotique.

Autour du phare, je me régale des nombreux points de vue sur le serpent de sable blanc, la carte postale de Nosy Iranja.

Je donne quelques milliers d’ariarys au gardien du phare pour gravir les marches de l’édifice tout rouillé. La montée est périlleuse mais je parviens à éviter les trous béants de l’escalier agonisant.

Là haut, la vue à 360°est évidemment jubilatoire sur le petit archipel.

Du phare, des escaliers descendent vers le centre du village et le Zahir Lodge.

A mi-chemin, je tombe sur le fameux point de vue hypnotique sur le cordon de sable.

Attention, les photos qui suivent vont vous donner envie de partir 😉.

Après ce régal des yeux, il est temps d’aller boire un coup au Tiki Bar.

Une fois rafraîchi, je décide de rallier Iranja Kelly par le cordon de sable avant qu’il ne soit englouti.

Mais je n’ai pas le temps d’arriver au bout, la marée commence à opérer. Je fais demi-tour.

En fin de journée, je suis de retour chez Olivia. Le ciel embrasé est encore plus ouf que la veille. Et je suis si heureux d’être dans mon petit paradis.🙏🏼