
Zanzibar ! En arabe, cela veut dire « beau est ce pays ». Au point que les explorateurs perses crurent découvrir ici le jardin d’Allah. Des couleurs intenses, une nature exubérante, un confetti de paradis posé sur l’océan indien. Un confetti tellement convoité qu’il fut tant de fois envahi. Une histoire qui se lit sur les visages africains, portugais, omanais, indiens et anglais qui s’y sont succédés. Aujourd’hui, le métissage zanzibari est une fierté que j’ai pu mesurer au fil de mes rencontres improbables à Stone Town.

Dès mon arrivée dans la ville de pierre, je fais justement la connaissance d’Abdul, un chauffeur-guide sympathique, avenant et bien sûr très business. On se donne RDV en fin d’après-midi pour discuter. En attendant, je vais flâner sur la promenade du Forodhani garden, le poumon de la cité, tout proche de Tembo Hotel. (Voir mon article sur mes deux hôtels préférés de Stone Town).



Juste en face du jardin, le vieux fort a fière allure malgré les stigmates de son histoire tragique.


Il a été transformé en centre culturel et touristique. On y trouve d’ailleurs le comptoir de l’office de tourisme.



En effet, Stone Town, la ville de pierre, est marquée par les stigmates d’une révolution marxiste en 1964 et par 20 ans de démocratie populaire qui l’on laissée exsangue. Sur les 2500 maisons construites au 18ème siècle notamment, seules 10% ont été réhabilitées. Pourtant, la cité est classée patrimoine mondial de l’UNESCO, ce qui a permis de financer de nombreux projets de restauration de petits palais de l’époque omanaise. Mais les bâtisses transformées sont devenues le plus souvent des hôtels de charme et de luxe qui trustent les deux premières lignes du front de mer. L’essentiel des maisons de la vieille ville restent encore aujourd’hui des ruines.







Cet ancien dispensaire vient tout juste d’être restauré par une fondation indienne. Il se pare désormais d’une magnifique façade du 19ème, où se succèdent des balcons en bois décorés et des vitraux d’inspiration indienne. Va-t-il finir par devenir un hôtel ?

En me perdant dans les ruelles labyrinthiques de la vieille ville, je découvre des bâtisses d’antan, le plus souvent délabrées et qui semblent abandonnées, mais qui dévoilent l’histoire tourmentée de la citée.


Les portes sculptées de Stone Town sont mondialement connues pour leur taille imposante et le fin ciselage du bois. Certains ateliers se sont spécialisés dans la fabrication et l’exportation de ces chefs d’œuvre de menuiserie et de sculpture sur bois.










Au détour d’une ruelle, je tombe sur le marché de Darajani, l’âme de Stone Town. Bien plus qu’un marché alimentaire, c’est un véritable bazar qui s’étend sur de multiples échoppes, des habits aux ampoules électriques en passant par les ventilateurs.






Mais ce qui a retenu d’avantage mon attention, ce sont les vendeurs d’épices. On ne surnomme pas Zanzibar l’île aux épices pour rien ! Même si cette activité est en perte de vitesse, la variété d’épices sur les étals est hallucinante, de la cannelle aux clous de girofle qui ont fait la fortune jadis des négociants. La partie gros poissons poissons est également impressionnante, des espadons et des thons entiers notamment, transportés à dos d’homme et vendus à la criée dans une ambiance chaotique.
















A la tombée de la nuit, la foule arpente la plage pour admirer les couleurs douces de l’horizon, avant de se rendre Forodhani Garden, à 150 mètres de là.











Dîner au Fish Market ou sur le marché nocturne de Forodhani garden qui se transforme en restaurant géant le soir dans la douceur tropicale. Tandis que les enfants s’amusent à faire des plongeons acrobatiques au coucher du soleil, la place se remplit au fur et à mesure de petits stands. Sur les étals, des brochettes de viande, de fruits de mer, de poissons, des naans, du jus de canne pressé.



Et puis je retrouve Abdul qui me propose d’aller boire un coup au CCM Social Hall, un bar typique de Zanzibar et de Stone Town où se produisent chaque soir des artistes locaux.



Abdul me fait découvrir l’alcool fort local, le Konyagi, une sorte de gin zanzibari, et me présente à plein de gens qui me lancent en permanence des « mambo » et autres « hakuna matata ». L’ambiance est vraiment très cool, au point de finir la nuit dans la boite de nuit branchée du moment, le Komba Club où nous passerons des moments de folie !

Quelques jours plus tard à Michamvi Kae avec Abdul 😉.
