- Mingun et la pagode inachevée
- Mandalay la gardienne de la foi birmane
- Les anciennes cités royales de Mandalay
- Le bouddha géant de Monywa
- Les vieilles pierres de Bagan
- La pagode perchée de Popa Mountain
Mandalay City est une ancienne capitale royale ceinturée par de charmantes cités antiques qui furent elles-mêmes capitales du royaume au cours de l’histoire birmane. Pourquoi le roi Mindon déplaça autant de fois sa capitale de Sagaing à Inwa, puis de Inwa à Amarapura, puis à nouveau à Inwa, puis à nouveau à Amarapura, avant de se décider à construire son dernier palais au pied de la colline de Mandalay ? Nul ne le sait vraiment. Peut-être qu’il avait la bougeotte ou qu’il prenait au pied de la lettre la moindre prophétie porteuse de changement. En tous cas, ce matin je pars explorer Amarapura et Inwa (Ava pour les intimes), deux des anciennes capitales royales du royaume.

La cité royale la plus proche, c’est Amarapura, “la cité de l’immortalité”, située à une dizaine de km du centre-ville vers le sud. En chemin, je m’arrête dans une boutique-atelier de sculpteurs sur bois, où il est possible d’acheter, entre autres, une belle marionnette traditionnelle pour 25$ environ.


Amapura est aussi l’occasion de visiter les métiers à tisser la soie ou le coton qui se font entendre dans la rue.


Ensuite, je me rends au monastère Mahagandayon, un immense foyer d’études religieuses où vivent plus de mille jeunes moines bouddhistes. A 10h du matin chaque jour, ils se regroupent en procession avant d’aller manger dans une grande cantine. Une expérience étonnante à vivre.


Il règne une douce atmosphère dans ce village verdoyant, bordant les rives d’un lac peu profond, Taunghaman Lake, célèbre pour son fameux pont en bois qui l’enjambe U Bein’s Bridge. Ce pont en teck sur une bonne partie de ses 1200 m de long et de ses quelques 1060 piliers serait le plus long au monde dans sa catégorie.






Je reviendrai ce soir à la tombée de la nuit, pour le coucher de soleil. Pour l’heure, je rejoins l’embarcadère de Ava 10 km plus loin, qui ne ressemble pas tout à fait aux autres cités royales.

Ava est à l’écart du bruit et de la foule. Et même si ce n’est pas une île, il faut y aller en bateau pour éviter de faire une grande boucle en voiture. La traversée de la rivière Myitnge dure 2 minutes pour 1400 kyats et à peine débarqué, je suis déjà assailli par les nombreux conducteurs de calèche, à l’affût des visiteurs peu nombreux aujourd’hui.

Plutôt que de prendre la calèche, visiblement de rigueur ici pour 10000 kyats, j’ai préféré le scooter (7000 kyats) pour aller plus vite car le tour de Inwa fait quand même 6 ou 7 km.

Je commence par le monastère Maha Aungmye Bonzan, parfait témoignage de l’architecture utilisant le stuc et la brique. J’ai profité de l’un des petits restaurants au pied du monastère tenu par la mère de ma pilote du scooter, où j’ai super bien mangé (pour 3000 kyats), comme souvent en Birmanie.



Le Maha Aungmye Bonzan a visiblement mieux résisté aux outrages du temps et de la guerre que les autres édifices de Inwa.




Et puis je vais me balader sur les chemins bucoliques qui invitent à la respiration de l’esprit ! De nombreux vestiges témoignent encore de la splendeur d’antan de la cité royale dont j’aperçois parfois les anciens remparts qui ont survécu.


A la pagode Yadana Hsimi, j’admire un petit groupe de stupas avec deux bouddhas magnifiques. La lumière de ce lieu est extatique.






En longeant les remparts de la cité royale, je tombe sur cette jolie tour jaune qui mérite d’être immortalisée 🙂

Enfin, je m’arrête au monastère Kyaung Bagaya, beaucoup plus confidentiel que le Shwenandaw-Kyaung de Mandalay City.

Cette balade bucolique de 2 heures à travers la campagne de Inwa est une jolie parenthèse dans la valse frénétique des temples de Mandalay. Et comme nous avons un peu d’avance sur le coucher du soleil, Zin Mi me fait découvrir un endroit inattendu à une quinzaine de km au sud de Inwa, le village de Paleik.


Ce village est un véritable coup de cœur. D’abord, on y trouve la pagode aux deux serpents. Deux pythons vivants ne quittent jamais le bouddha assis : saisissant ! On pourrait même les toucher !


Bien sûr, toutes les décorations du lieu sont illustrées par le couple que forment bouddha et le serpent.

Mais surtout, je goûte à la douceur de vivre de la campagne birmane, encore plus à l’écart de l’agitation touristique que Inwa. Les villageois vivent autour d’une ancienne cité royale composée de petits monastères aux couleurs rose pâle et blanc, de pagodes et de stupas dorés, le tout dans une belle harmonie.









Cet endroit est juste sublime. Mais il est temps maintenant de retourner à Amarapura, attraper le coucher de soleil drapé derrière U Bein’s Bridge. Des centaines de visiteurs birmans en vacances y sont rassemblés. Ils viennent de tout le pays. En avril, toute la Birmanie est en vacances apparemment, je l’ai appris à mes dépens ! Je m’engage malgré tout sur l’immense passerelle en bois, jetée au-dessus des eaux du lac Taungthaman ou du peu qu’il en reste à cette période de l’année.


Il est 17h30, les lumières deviennent chaudes, le lac commence à s’embraser, et les silhouettes des promeneurs s’insinuent en ombres chinoises. A la moitié du pont, je descends le petit escalier pour rejoindre une buvette sur la terre ferme, particulièrement bien installée pour la photo du soleil couchant. A 18h, il tombe et fait son show. A 18h30, la nuit lui emboîte le pas, et je reste là, conscient de la chance que j’ai !


Après avoir passé quatre jours « royaux » autour de Mandalay, nous reprendrons la route demain matin pour un autre royaume bouddhiste, plus ancien encore, le royaume de Pagan (Bagan pour les intimes). En chemin, nous traverserons successivement les villages de Monywa, Ma-U-Ale, Pokkaku et Nyaung U =) voir l’article.